Quand le Laos prend exemple sur le Vietnam ou la Birmanie pour censurer Internet
Le texte, inspiré des législations appliquées au Vietnam, en Chine ou en Birmanie, devrait être mis en application avant la fin 2014. Le gouvernement justifie officiellement cette législation par la prolifération de fausses informations et de contenus inappropriés sur les sites de médias sociaux tels que Facebook (60.000 utilisateurs en 2011, 500.000 trois ans plus tard, dont 82% de moins de 30 ans). Mais officieusement, elle semble avoir été mise en œuvre pour limiter la liberté d'expression et d'autres droits des citoyens, ainsi que l'a écrit Mong Palatino dans Global Voices, le 28 septembre 2014.
Des cyberdélits sont également prévus. Ils toucheront les internautes ayant diffusé de fausses informations contre le parti au pouvoir (Parti révolutionnaire populaire lao), encouragé sur la toile le terrorisme et le désordre social, mis en ligne des campagnes qui portraient atteinte à la solidarité entre les groupes ethniques ou encore ayant déformé la vérité ou terni la dignité et les droits des individus, des secteurs, des institutions et des organisations...
Comme les définitions de ces délits sont larges, les détracteurs de cette loi estiment qu'elles pourront facilement être utilisées à charge pour mettre en défaut journalistes, militants des droits de l'Homme ou opposants gouvernementaux. «Les mesures punitives vont de l'avertissement aux poursuites civiles ou pénales», selon Vientiane Times.
De leur côté, les autorités estiment qu'il s'agit là d'éviter les abus et la mauvaise utilisation de ce média. Et de prendre pour exemple les fausses informations ayant récemment circulé sur la toile sur un trafic d'organes dans le pays que le gouvernement a dû démentir.
A Vientiane, le gouvernement a promis qu'il ne coupera pas l'accès à Internet. Mais au vu des restrictions envisagées, on peut en douter. Cela dit, le facteur économique qui va de pair avec le développement du secteur (le pays connaît une multiplication des fournisseurs d'accès et des magasins d'informatiques depuis 2011) aura – peut-être – un effet relatif sur les sanctions évoquées.
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