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Première vidéo de l'otage français en Afghanistan

Les ravisseurs afghans de l'humanitaire français Dany Egreteau ont envoyé une vidéo aux autorités françaises. Il y apparaît épuisé et mal traité, parlant sous la contrainte de deux fusils d'assaut. Dany Egreteau avait été enlevé dans les rues de Kaboul le 3 novembre. Le ministère des Affaires étrangères assure “{tout mettre en œuvre}” pour sa libération.
Article rédigé par franceinfo
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“It's a nightmare” (“C'est un cauchemar ”). L'expression revient plusieurs fois dans bouche de Dany Egreteau, sur la vidéo que ses ravisseurs ont envoyé aux autorités françaises il y a quelques temps, ainsi qu'aux médias.

La mise en scène a été réfléchie. Dany Egreteau apparaît enchaîné, menacé de deux fusils d'assaut plaqués sur ses tempes, le visage marqué et sillonné de crasse, les mains couvertes de traces noires. Il appelle à payer la rançon demandée par les ravisseurs, promettant de rembourser. Il explique qu'il vit un enfer depuis son enlèvement il y a huit jours. Des journées passées dans le noir, les yeux couverts d'un bandeau.

Dany Egreteau a été enlevé le 3 novembre dans une rue de Kaboul par un groupe d'hommes armés. A 32 ans, il commençait une mission pour une ONG, Solidarité laïque, qui participe à des programmes d'éducation. Il était arrivé une semaine auparavant, pour un premier séjour en Afghanistan.
_ Au cours de l'enlèvement, un de ses collègues afghan qui se trouvait dans la voiture a pu s'échapper, mais un autre afghan, qui tentait de s'interposer, a été tué par les ravisseurs. Le groupe responsable de l'enlèvement ne s'est pas identifié.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a publiée un communiqué, dès l'existence de la vidéo connue : “les services de l'Etat sont mobilisés depuis le 3 novembre et mettent tout en œuvre afin d'obtenir la libération de notre compatriote. Nous sommes en liaison constante avec la famille de Dany Egreteau, avec l'ONG pour laquelle il travaille ainsi qu'avec les autorités afghanes”, assurent les services français.
_ Le Quai d'Orsay estime toutefois que “dans l'intérêt même de sa sécurité [celle de Dany Egreteau, NDLR], la discrétion s'impose ”.

Les enlèvements d'étrangers ou de riches afghans se multiplient en Afghanistan. Ils sont le fait des insurgés talibans ou de groupes criminels bien organisés à la recherche d'une rançon. Ils seraient liés à des personnalités afghanes ou à d'anciens chefs de la résistance anti-soviétique, tombés dans la criminalité.

Grégoire Lecalot, avec agences

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