Pourquoi Aung San Suu Kyi ne peut pas être présidente
Le parti de l'opposante a largement remporté les élections historiques de dimanche, selon les premiers indicateurs.
Un succès historique. Aung San Suu Kyi est donnée grande gagnante des élections législatives qui se sont déroulées dimanche 8 novembre en Birmanie. Si la Ligue nationale pour la démocratie (LND), conduite par la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991, obtient effectivement la majorité au sein des deux chambres du Parlement, elle pourra décider qui sera le prochain président… avec une limite notable. Sa dirigeante, Aung San Suu Kyi, ne pourra exercer cette fonction. Pour quelle raison ?
La Constitution écarte les parents d'enfants étrangers
La Constitution birmane interdit l'accès à la fonction suprême à quiconque a des enfants de nationalité étrangère. Or Aung San Suu Kyi a eu deux enfants avec l'historien britannique Michael Vaillancourt Aris (décédé en 1999) : Alexander Aris, né en 1973 à Londres, et Kim, né en 1977 à Oxford. Tous deux ont la nationalité britannique.
Cette clause, appelée 59f, a été intégrée lors de la réforme constitutionnelle de 2008 menée par la junte militaire. Elle aurait été rédigée dans le seul but d'écarter Aung San Suu Kyi de la présidence, explique The Economist (en anglais). La junte au pouvoir a refusé depuis de revenir sur cette clause ou de la soumettre à référendum.
Cette interdiction n'a pas empêché l'ancienne dissidente d'assurer devant la presse internationale qu'en cas de victoire, elle "diriger[ait] le gouvernement" et "ser[ait] au-dessus du président" élu par les parlementaires.
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