Partir ou rester ? Le dilemme des Français du Japon
Dans la province de Fukushima, l'inquiétude des Français est grande : l'état des routes et la pénurie d'essence sont autant d'obstacles à un possible départ. Pascal Nibelle est expatrié à 80 km de la centrale de Daiichi depuis 15 ans. Il évoque son "angoisse", d'autant qu'un proche de son épouse japonaise travaille à la centrale.
“La période critique sera les trois ou quatre jours à venir” peut-on lire sur le site de l’ambassade de France au Japon qui invite les Français du Japon à quitter Tokyo. Elle cite l’agence météorologique qui fait état de la probabilité, à 70%, qu’un nouveau séisme de magnitude 7 survienne dans les trois jours à venir. A cela s’ajoute l’incertitude qui plane sur la question nucléaire. Deux scénarios sont possibles, selon le site de l’ambassade : soit les centrales défectueuses sont mises sous contrôle et dans ce cas le risque serait “négligeable pour Tokyo” (le plus probable selon les scientifiques et les autorités japonaises), soit un réacteur explose. Dans ce dernier cas, un panache radioactif se dégagerait, qui pourrait atteindre Tokyo en quelques heures.
L’ambassade prend donc les devants en conseillant aux Français habitant la région du Kantô “de s’éloigner pour quelques jours ” . Alors rentrer en France, ou partir vers une autre région du pays ? Natacha Aveline, une Française installée à Tokyo depuis cinq ans, hésite actuellement à quitter le Nord est du pays, pour aller se réfugier plus au sud. Dans les agences de voyage qu’elle a consultées, pas de précipitation, ni de panique selon la Française. “ Les gens n’ont pas l’air inquiets, stressés. Ils ont l’air extrêmement confiants” . En relatif décalage avec les recommandations de l’ambassade de France. Du coup, la décision pour cette famille française n’est pas aisée.
Janick Magne, professeur des universités installée à Tokyo, a pris sa décision à la lecture du communiqué de l'ambassade : elle et son fils partiront vers Osaka, plus au sud, leurs passeports en poche, au cas où ils décideraient de rentrer en France ultérieurement.
Pour l’heure, 21 ressortissants des provinces de Miyagi et d’Iwate restent toujours injoignables.
Dans un communiqué publié samedi, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé indique “faire des efforts particuliers pour localiser nos compatriotes qui se trouvaient dans des zones critiques et dont nous sommes encore sans nouvelles. Compte-tenu des problèmes de communication sur place, cette recherche prendra nécessairement du temps.” Une cellule de crise a été mise en place au Quai d’Orsay, au 01 43 17 56 46.
Le bureau des visas et la section consulaire de l'ambassade de France seront fermés jusqu'à mercredi 16 mars inclus.
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