Pakistan : un gouvernement de transition "inacceptable" selon Bhutto
"Ce gouvernement de transition est une extension de la Ligue Musulmane du Pakistan-Q (de Pervez Musharraf) et il n'est pas acceptable. Nous ne discuterons pas avec des dictateurs, notre stratégie est celle qui vise à restaurer la démocratie". Voilà les propos, pour le moins offensifs, tenus ce matin par Benazir Bhutto à Lahore, quelques heures à peine après la levée de son assignation à résidence.
Le président Pervez Musharraf a officiellement investi aujourd’hui le Premier ministre par intérim Mohammadmian Soomro ainsi que les 24 membres d’un gouvernement provisoire.
Mohammadmian Soomro, président du Sénat jusqu’à sa récente nomination, est un ancien banquier proche du chef de l'Etat. Sa mission : préparer les élections législatives qui auront lieu début janvier, sous l’état d’urgence.
A 57 ans, il fait partie de la Ligue Musulmane du Pakistan-Q, le parti au pouvoir du général Musharraf. Il est également le chef traditionnel de la tribu des Soomro, dans la province méridionale du Sind, et vient d'une famille qui fait de la politique depuis des décennies, selon une biographie officielle publiée sur le site internet du Sénat. En mai 2000, il a été nommé gouverneur du Sind, dont la capitale, Karachi, est la plus grande ville du pays avec plus de 12 millions d'habitants.
Son nom est désormais associé à l'entêtement du général Musharraf à maintenir l'état d'urgence qu'il a décrété le 3 novembre officiellement pour "sécuriser le déroulement des élections face à la montée des violences islamistes". Une hérésie pour l'opposition comme pour les capitales occidentales selon lesquelles cette loi d'exception entache par avance le scrutin en limitant les libertés d'expression et de rassemblement.
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