Pakistan : pourquoi les Français donnent si peu?
La campagne de dons pour les opération de la Croix-Rouge française au Pakistan a débuté lundi dernier et peine à réunir les contributions des Français: moins d'une centaine de personnes ont répondu à l'appel au don de l'ONG, contre plus de 200.000 pour Haïti et un million pour le tsunami. Jean-François Riffaud, porte-parole de la Croix Rouge, avance trois explications au manque de mobilisation des Français.
Le décalage culturel
Les Français ont du mal à s'identifier au Pakistan, pays lointain et peu lié à leur histoire nationale. Contrairement à Haïti - ancienne colonie et pays de culture francophone - et la Thaïlande, fréquentée par de nombreux touristes, le Pakistan reste une destination obscure et considérée comme hostile. Anciennement inclus dans l'Empire colonial britannique, le Pakistan entretient une relation plus forte avec la Grande-Bretagne.
_ Sur le plan politique, le pays pâtit également de l'image d'un pays marqué par la guerre avec l'Inde pour la province du Cachemire et de ses liens supposés avec les talibans afghans et Al-Qaida.
La visibilité médiatique
Il s'agit d'une donnée bien connue des humanitaires: plus une catastrophe est médiatisée, plus la générosité des particuliers sera importante. A l'inverse les campagnes de dons à destinations des populations malades du sida ou des consacrées à l'amélioration des conditions de vie des prisonniers, sont peu relayées dans les médias et retiennent peu l'attention des Français. Déplorant le peu de temps accordé par les journaux télévisés aux victimes des inondations au Pakistan, la Croix-Rouge insiste sur le rôle des médias.
Les vacances
Les inondations au Pakistan interviennent en plein coeur du mois d'août, un mois où beaucoup de Français sont en vacances, profitent de la période estivale ou sont même à l'étranger. Les ONG s'accordent pour dire qu'il s'agit de la pire période de l'année pour mobiliser la générosité des Français. A l'inverse, le séisme qui a touché Haïti avait eu lieu en janvier et le tsunami au large de l'Indonésie, le lendemain de Noël 2004.
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