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Pakistan : le Premier ministre condamné par la Cour suprême

Yousuf Raza Gilani a été jugé coupable d'outrage à la justice pour avoir fait obstruction à une procédure visant le président. Il a cependant été laissé libre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, à son arrivée à la Cour suprême à Islamabad (Pakistan), le 26 avril 2012. (AAMIR QURESHI / AFP)

Yousuf Raza Gilani est sorti libre mais condamné de l'audience qui se tenait jeudi 26 avril à la Cour suprême du Pakistan. Le Premier ministre pakistanais a été jugé coupable d'outrage à la justice parce qu'il a refusé, deux ans durant, de demander à la Suisse la réouverture d'une procédure judiciaire visant le président, Asif Ali Zardari, pour blanchiment de fonds publics détournés.

Le président visé par la justice

En 2003, un tribunal suisse avait reconnu coupables en première instance Asif Ali Zardari et son épouse, l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, de blanchiment de fonds publics détournés dans les années 1990 quand elle dirigeait le gouvernement. Mais le couple avait fait appel. En 2010, le procureur de Genève avait cependant estimé qu'il ne pouvait poursuivre tant que Zardari serait président, en raison de son immunité judiciaire en tant que chef d'Etat.

De son côté, la Cour suprême a annulé en 2009 un décret amnistiant le chef de l'Etat et des milliers d'autres personnes soupçonnées de corruption. Elle a également ordonné au gouvernement pakistanais de réclamer à Genève la réouverture de son enquête. Depuis, le gouvernement s'évertue à invoquer l'immunité judiciaire dont jouit le président en exercice.

Un pouvoir exécutif accusé de corruption

Le Premier ministre encourait six mois de prison, mais la plus haute juridiction du pays l'a seulement condamné à être détenu le temps de l'audience. Reste à savoir si cette décision l'oblige ou non à démissionner de ses fonctions de chef du gouvernement. Un sujet qui divise les experts du droit pakistanais.

La condamnation de Yousuf Raza Gilani resserre un peu plus l'étau de la justice sur un chef de l'Etat des plus impopulaires. Le pouvoir civil et ses plus hauts représentants sont régulièrement accusés dans la presse et par l'opinion publique de corruption et de mauvaise gouvernance. Ils sont aussi confrontés à l'hostilité croissante de l'armée, le tout sur fond de crise économique aiguë.

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