Nuon Chea, ex-numéro deux des Khmers rouges, arrêté au Cambodge
Nuon Chea, plus haut responsable encore en vie de l'ancien régime cambodgien des Khmers rouges, a été arrêté mercredi matin dans la région de Pailin (nord-ouest), a constaté un correspondant de l'AFP.
Nuon Chea (82 ans) venait d'être interrogé par des responsables du tribunal parrainé par l'ONU et chargé de juger les crimes les plus graves commis sous le régime des Khmers rouges (1975-1979).
Des policiers cambodgiens avaient encerclé sa résidence et Nuon Chea a ensuite été emmené en voiture vers une aire où stationnait un hélicoptère en vue d'un départ vers Phnom Penh. Le tribunal du génocide cambodgien siège dans la capitale.
"On lui a montré un mandat, mais je ne sais pas pour quoi ou pour quels crimes il a été inculpé", a déclaré à l'AFP un proche de Nuon Chea ayant également embarqué dans l'hélicoptère qui a quitté la région de Pailin à 10H10 locales (03H10 GMT).
Plus tôt, ce proche avait indiqué que la santé de Nuon Chea était fragile.
Une ambulance avait été vue mercredi matin près de la résidence de l'ancien responsable Khmer rouge qui vivait librement.
Connu sous le titre de "Frère numéro deux", Nuon Chea a été le principal lieutenant de Pol Pot, dirigeant du régime des Khmers rouges décédé en 1998.
Considéré comme l'idéologue de l'ancien pouvoir, Nuon Chea serait derrière la plupart des purges qui ont ensanglanté le Parti communiste cambodgien.
Quelque deux millions de personnes, soit un quart de la population cambodgienne, ont trouvé la mort sous le régime ultra-maoïste des Khmers rouges, qui a fait régner la terreur entre 1975 et 1979, vidant les villes au profit des campagnes, imposant le travail forcé et éliminant tout opposant.
Un tribunal parrainé par l'ONU s'est mis en place en juillet 2006 à Phnom Penh pour juger des personnes considérées comme les plus responsables des atrocités commises par les Khmers rouges.
A ce jour, Kaing Guek Eav, alias "Douch", 65 ans, ancien commandant du centre de torture de Tuol Sleng, est le seul suspect détenu par le tribunal à participation internationale. Il avait été inculpé en juillet de crimes contre l'humanité et transféré au tribunal parrainé par l'ONU qui l'a incarcéré.
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