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Le soldat français grièvement blessé en janvier en Afghanistan est mort

C'est le 83e militaire français à perdre la vie en Afghanistan depuis le début du déploiement de la force internationale dans le pays. Quatre autres soldats avaient été tués dans la même attaque.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soldat français dans le district de Surobi, dans la province de Kaboul (Afghanistan), le 14 mars 2012.  (SHAH MARAI / AFP)

C'est le 83e militaire français tué depuis le début du déploiement de la force multinationale en Afghanistan, fin 2001. Le capitaine Christophe Schnetterle, du 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces (Isère), avait été grièvement blessé par un membre de l'armée afghane le 20 janvier 2012. Il est mort mardi 27 mars à l'hôpital du Val-de-Grâce (Paris). Quatre autres soldats français avaient été tués au cours de cette attaque, dans l'est du pays.

Agé de 45 ans, Christophe Schnetterle était marié et père de deux jeunes filles de 16 et 21 ans. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a fait part de sa "vive émotion" et s'est associé, ainsi que le président de République, "à la douleur de la famille du capitaine Schnetterle" qu'ils assurent "de la compassion de la nation toute entière".

• Que s'est-il passé en janvier ?

C'est au cours d'un footing que sont tombés les soldats français, le 20 janvier 2012. Ce jour-là, un militaire afghan a délibérément ouvert le feu sur un groupe de militaires français lors d'une séance d'entraînement dans la base militaire de Gwam, dans la province de Kapisa (nord-est du pays). Quatre hommes ont été tués sur le coup, 14 autres, dont le capitaine Christophe Schnetterle, ont été blessés. Au moment de cette attaque, les militaires français, qui participaient à la formation des forces locales, n'étaient pas armés. 

Vêtu d'un uniforme afghan, "le tireur a abattu, assassiné quatre de nos soldats dans des conditions qui sont inacceptables", avait alors souligné Gérard Longuet. L'homme s'est partiellement expliqué sur son geste, indiquant qu'il avait pris sa décision après avoir visionné la vidéo de soldats américains urinant sur des cadavres d'Afghans. L'enquête n'a pas encore pu déterminer s'il était, ou non, taliban. 

• Quelles conséquences pour l'armée française ?

La mort de ces quatre soldats français a conduit le chef de l'Etat français à avancer à fin 2013 le retrait des troupes combattantes françaises d'Afghanistan, soit un an plus tôt que le calendrier fixé lors du sommet de l'Otan, en novembre 2010 à Lisbonne. Selon le ministère, il reste fin mars 3 400 soldats français en Afghanistan sur les 130 000 militaires que compte la force internationale, en grande majorité des Américains. Quelque 600 militaires français ont été retirés du pays depuis octobre 2011.

• L'Otan régulièrement pris pour cible par ses alliés

Les attaques de soldats et policiers afghans contre des membres de la force de l'Otan se sont multipliées ces derniers mois en Afghanistan. Lundi, un soldat américain a été tué dans l'est du pays, apparemment par un policier afghan, et deux Britanniques l'ont été dans le sud par un homme portant un uniforme de l'armée afghane.

Mais l'une des attaques les plus meurtrières a eu lieu le 23 février. Après l'incinération d'exemplaires du Coran sur ordre d'un officier américain sur une base militaire, de violentes manifestations ont éclaté dans le pays, provoquant la mort de deux soldats américains, tués par un militaire afghan, ainsi que de 12 manifestants. Ce regain de violence a entraîné le retrait par le ministère des Affaires étrangères français de ces agents non militaires travaillant dans des institutions afghanes.

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