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Le rôle des pionniers de la photographie au Vietnam

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Les relations entre le Vietnam et la France datent de décembre 1624, quand débarqua en Cochinchine le père Alexandre de Rhodes, l’inventeur de l’écriture romanisée du vietnamien, le Quốc ngữ.

A l’occasion de l’Année croisée France-Vietnam (2013-2014), l’Académie des sciences d’outre-Mer vous propose de découvrir jusqu’au 20 mai l’exposition de photos : Quatre siècles de relations, le rôle des pionniers de la photographie au Vietnam.

A travers leurs missions d’explorations, militaires ou diplomatiques, des photographes pionniers nous font découvrir la société vietnamienne à travers leurs clichés, pris de 1860 au début du XXe siècle. Nous vous en présentons trois d’entre eux.

Pierre-Marie Alexis Dieulefils, passionné de Hanoi, a profité de la popularité de la carte postale pour affirmer sa carrière, à partir de 1888. Ces images sont majoritairement inédites. Issues de plaques de verre de la fin du XIXe siècle, fragiles, inaccessibles car déposées en lieux sûrs (ou perdues, il ne reste que des tirages albuminés), on ne les voit qu’en reproductions réduites, si bien que les détails pertinents restent imperceptibles.

Le capitaine Trumelet-Faber, affecté en 1888 au 4e bataillon de Tirailleurs annamites à Huê, est revenu d’Indochine avec plusieurs albums de photographies.

Charles-Édouard Hocquard est désigné médecin major des ambulances du Corps expéditionnaire en janvier 1884 et participe à la campagne du Tonkin (du 11 janvier 1884 au 31 mai 1886). Il fera notamment des photographies de Hanoi et des régions montagneuses du nord.

Ces documents proviennent des archives nationales du Vietnam et de France, de l’Académie des sciences d’outre-Mer, des musées du Quai Branly, Guimet et d'Aix-en-Provence, ainsi que de l’Ecole française de l’Extrême-Orient.

Ce diaporama vous propose de découvrir quelques uns des nombreux clichés qui illustrent ce voyage à travers le temps, vers le Vietnam d’autrefois.

Ironie du sort, l’empereur déchu par les Français, placé en résidence surveillée au Cap Saint-Jacques puis exilé dans l’île de la Réunion, est considéré comme le parangon du souverain d’Annam grâce aux photographies de Dieulefils, éditées en carte-postale, diffusées et reproduites dans la presse internationale. (Pierre-Marie Alexis Dieulefils, Huê, 1897-1898    )
La médecine vietnamienne ancienne relevait de l’école chinoise. Elle se fondait donc sur la conception cosmogonique traditionnelle et s’appuyait sur des ouvrages de référence tels que le «Livre de l’Empereur Jaune sur les structures internes» (IIIe siècle avant J.-C.), et le «Répertoire des matières médicales» (XVIIe). (Pierre-Marie Alexis Dieulefils, Hanoi)
Nord du Vietnam, entre 1885 et 1904. (Attribué à Pierre-Marie Alexis Dieulefils)
L’empereur Thành Thái avait une passion pour les jolies demoiselles. Nous ignorons le nombre de ses épouses et concubines. Le livre généalogique des Nguyễn, le Nguyễn Phúc tộc thế phả mentionne qu’il «possédait de multiples épouses et eut 19 princes et 26 princesses». (Pierre-Marie Alexis Dieulefils, Huê, entre 1897 et 1902)
Les trois jeunes Tonkinoises portent des robes traditionnelles vietnamiennes de l'époque (áo tứ thân, littéralement «robe à quatre pans»). Deux d'entre elles se tiennent debout, adossées à la balustrade d'un temple. Derrière elles, posés çà et là, les chapeaux à large bord (nón quai thao). (Pierre-Marie Alexis Dieulefils, Hanoi, entre 1885 et 1904)
Ce cliché du capitaine Trumelet-Faber est précieux car les photographies des citadelles en Annam sont très rares. (Gustave Trumelet-Faber, Quang Nam, entre 1888 et 1891)
Le régent se tient au centre, entouré de deux de ses neuf filles et de deux de ses onze garçons. Il est habillé dans sa tenue quotidienne, en áo dài de brocard de soie à motif d’idéogramme «Longévité» et des attributs des «Huit immortels». (Gustave Trumelet-Faber, Huê, entre 1888 et 1891)
La pagode des Supplices, de son vrai nom Báo-Ân (報 恩), littéralement Pagode de la Gratitude, se situait jadis sur la rive orientale du lac de l'Épée Restituée de Hanoi. Elle était fréquemment visitée par les voyageurs de passage. Elle fut transformée en magasins d'approvisionnement militaires pendant les années 1886-1888 avant d'être détruite suivant la volonté des urbanistes français. Elle se situait à l'emplacement actuel de la Poste centrale de Hanoi. (Charles-Edouard Hocquard, 1884)

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