Le patron de H&M veut une augmentation pour les ouvriers bangladais
Il a demandé à la Première ministre d'envisager des révisions salariales annuelles pour les trois millions d'ouvriers du textile touchant moins de 30 euros par mois.
BANGLADESH - Ils assemblent le dernier petit top à la mode pour une bouchée de pain. Le patron du géant suédois de l'habillement Hennes & Mauritz, plus connu sous le nom de H&M, a appelé mercredi 5 septembre le gouvernement du Bangladesh à relever le salaire minimum dans les ateliers du pays.
Dans l'usine visitée par Karl-Johan Persson, le salaire de départ plafonne à 37 dollars (29,50 euros) par mois. Les ouvriers y travaillent entre 10 et 16 heures par jour, six jours par semaine. Alors que l'association belge Achact assure qu'il faut 130 dollars par mois pour vivre dans ce pays, ce niveau de rémunération est habituel. Il est même légal depuis 2010 pour les trois millions d'ouvriers bangladais du textile.
H&M, premier acheteur européen du Bangladesh
A l'occasion d'un déplacement à Dacca, la capitale, le grand patron de l'habillement a assuré qu'"en tant qu'entreprise responsable, [H&M attache] beaucoup d'importance à la question des bas salaires", parlant même de "préoccupation majeure". Ainsi, il a demandé au gouvernement bangladais "d'augmenter le salaire minimum et d'envisager des révisions salariales annuelles", à l'issue d'une rencontre avec la Première ministre, Sheikh Hasina Wajed. Les exportations de textile ont rapporté 19 milliards de dollars à l'économie du pays l'an dernier et comptent pour 80% de ses exportations totales.
H&M a acheté pour 1,5 milliard de dollars d'articles manufacturés au Bangladesh en 2011, ce qui en fait le premier acheteur européen, selon une association d'exportateurs locaux. Les ouvriers du textile du pays perçoivent les deuxièmes salaires les plus bas au monde. En juin, plus de 300 usines produisant pour H&M, Gap ou Wal-Mart avaient fermé leurs portes en raison de grèves.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.