Le Kirghizstan plongé dans le chaos
Au troisième jour de crise, les violences se sont étendues dans le sud du Kirghizstan. Les autorités craignent désormais que le conflit ne gagne le pays tout entier. Ces affrontements interethniques ont fait au moins 100 morts et plus de 1.000 blessés.
_ Entre 32.000 et 75.000 personnes, des adultes et des enfants ont quitté le pays pour se réfugier en Ouzbékistan voisin.
Le gouvernement provisoire Kirghiz a décrété l'état d'urgence dans toute la région de Djalal-Abad et dans une partie de la région d'Osh. Il a partiellement mobilisé les réservistes de l'armée et ordonné aux forces de l'ordre de tirer sans sommation pour endiguer la violence.
Selon des Ouzbeks assiégés dans la ville d'Osh, des bandes armées, épaulées par l'armée, se livrent à un véritable génocide
contre leur communauté. Des tireurs ont ouvert le feu sur des
Ouzbeks de souche qui tentaient de gagner l'Ouzbékistan. Des témoins ont rapporté que des corps jonchaient les rues
et que des maisons et des magasins étaient en flammes dans le
quartier ouzbek de la ville.
Une crise interne que les Etats-Unis et la Russie regardent avec attention. Les américains ont une base au Kirghizstan qui sert pour les opérations en Afghanistan.
_ De leur côté, les Russes ont envoyé des renforts pour protéger une base stratégique installée dans le pays. La Russie a également accordé une aide humanitaire au Kirghizstan.
Il s'agit des pires violences depuis le soulèvement sanglant qui a provoqué le départ de l'ancien président Kourmankek Bakïev en avril dernier. L'actuelle présidente par intérim Roza Otounbaïeva accuse d'ailleurs la famille de l'ex chef d'Etat d'être à l'origine de ces troubles.
Baptiste Schweitzer, avec agences
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