La Thaïlande s’enfonce dans la crise
Un général renégat blessé par l’armée. Jeudi soir le conseiller militaire des chemises rouges, Khattiya Sawasdipol a été blessé d’une balle dans la tête alors qu’il discutait avec des journalistes. Un accident qui a définitivement enterré le plan de réconciliation présenté la semaine dernière par le Premier ministre Abhisit Vejjajiva. Les manifestants se sont fixé un objectif : se battre à mort pour obtenir sa démission et des élections anticipées.
La nuit dernière l’armée a donc décidé de frapper fort. Tirs de balles en caoutchouc et coups de feu ont retenti à proximité du campement occupé par les "chemises rouges" depuis cinq semaines dans le centre de la capitale. Un journaliste canadien de la chaîne France 24 qui couvrait les événements a été blessé par balle à la jambe. "L’opération militaire est destinée à faire pression sur les chemises rouges pour qu’ils reviennent à la table des négociations avec le gouvernement", a déclaré le général Prawit Wongsuwon.
Une stratégie dont on peut douter de la pertinence au regard de la réaction des manifestants. Les protestataires ont en effet incendié un bus, des pneux et érigé des barricades. Abhisit fait face à une pression de plus en plus forte pour sortir le pays de cette crise sans précédent depuis 20 ans. Les débordements ont déjà fait une trentaine de morts et plus de 1.400 blessés. L'ex-Premier ministre thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra a exhorté vendredi le gouvernement à retirer ses troupes et à reprendre les négociations avec les "chemises rouges" . Les Etats-Unis ont fermé leur ambassade et le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait faire de même avec sa mission diplomatique.
Caroline Caldier avec agences
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