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La Thaïlande s’enfièvre pour «son» club Leicester City, champion d’Angleterre
En passant des tréfonds de la Premier League au sommet du classement du Championnat anglais, Leicester City a gagné des admirateurs en Thaïlande. Le rachat de Leicester en 2010 par Vichai Srivaddhanaprabha, roi des duty-free en Thaïlande, était pourtant un pari risqué.
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Les joueurs de Leicester, tout juste auréolés du titre de champions d’Angleterre, n’iront pas faire faire une tournée en Thaïlande pour fêter leur exploit. Coté à 5.000 contre 1 en début de saison, Leicester est devenu lundi 2 mai 2016 l'un des plus improbables champions d'Angleterre de tous les temps. Il y a sept ans, le club évoluait en troisième division, et nombre de ses joueurs vedettes végétaient il y a encore peu dans des divisions inférieures ou dans des équipes peu connues. Roi des duty-free, le milliardaire thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha a acheté Leicester City en 2010 quand personne ne pariait sur ce club anglais.
Le proprio de Leicester pesait 200 millions y a 9 ans, contre 2,8 milliards ajd. Entre les 2 ? monopole des concessions aéroport de Bangkok.
— Jean (@khagneux) May 3, 2016
Football, sexe et Bouddha
Le dernier passage de Leicester en Thaïlande, le pays de son propriétaire, s'était achevé par un scandale sexuel impliquant trois joueurs. Fin mai 2015, un tabloïd anglais fait ses choux gras d'une vidéo prise par trois joueurs de Leicester, dont James Pearson, le fils de l'entraîneur de l'époque, Nigel Pearson. Sur cette sex-tape, les joueurs filment leurs ébats sexuels avec plusieurs Thaïlandaises. On entend aussi sur l'enregistrement – largement diffusé en Thaïlande – des ricanements et, surtout, des commentaires grossiers et racistes des joueurs sur les Thaïlandaises et leurs «yeux bridés».
Cette affaire est catastrophique en termes d'image pour le club et son propriétaire. Membre de l'élite conservatrice du pays, le magnat voyait cette tournée comme une chance de faire connaître son équipe aux Thaïlandais, accros du foot anglais. Depuis, il a fait le ménage en se séparant des joueurs incriminés et de l’entraîneur. Une renaissance pour le club qui accumule des victoires.
Buddhist temple in Bangkok is now a venerated site for Leicester City fans. https://t.co/6bGP9YAj4G
— The Associated Press (@AP) May 3, 2016
Des moines et un titre
Fervent bouddhiste, Vichai n'avait pas hésité à faire venir à plusieurs reprises à Leicester des moines thaïlandais, chargés de bénir les joueurs, le stade... Le moine bouddhiste thaïlandais chargé à plusieurs reprises de bénir les joueurs de Leicester a prié une partie de la nuit pour le succès des Foxes en Premier League, une équipe devenue symbole de fierté nationale en Thaïlande. «J'ai prié pour eux de 2h à 4h du matin. La victoire ne vient cependant pas de moi, mais de l'équipe et de la bonté du propriétaire», confie à l’AFP le moine Phra Prommangkalachan.
Ces dernières semaines, les matches des Foxes ont réuni des centaines de fans thaïlandais pour regarder sur écran géant à Bangkok la victoire de «leur» équipe. «D'habitude, je ne suis pas le football, mais cette année, je l'ai fait. C'est si incroyable de voir une petite équipe gagner. Et c'est bon pour la Thaïlande. Je suis très fier parce que le propriétaire est thaïlandais», s’enthousiaste Bua, une habitante de Bangkok.
Homme d'affaires doué, Vichai Srivaddhanaprabha – son nom lui a été attribué en 2013 par le roi de Thaïlande – s'est toujours tenu éloigné des eaux troubles de la politique thaïlandaise.
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