La répression au Tibet relance l'idée d'un boycott des JO

Déjà vivace bien que limité, le débat quant à un boycott des Jeux Olympiques de Pékin se voit relancé par les évènements violents de ces derniers jours au Tibet. Si certains politiques ou intellectuels montent au créneau, le monde sportif reste prudent, silencieux, ou opposé au boycott.

Et si la campagne visant à un boycott des JO de Pékin n'était finalement qu'une affaire d'intellectuels ou de politiques ? Posée à la lueur de la réalité des droits de l'homme en Chine, et renforcée après les violences au Tibet de ces derniers jours, la question reste quasiment étrangère aux principaux intéressés, à savoir les sportifs eux-mêmes.

Depuis vendredi, des affrontements entre manifestants tibétains et les autorités ont fait officiellement 13 morts, "plusieurs centaines" d'après le Parlement en exil. Soit les manifestations les plus violentes depuis 1989.

"L'hypothèse" d'un boycott des Jeux a été évoquée ce matin par François Hollande, le premier secrétaire du Parti Socialiste. Depuis plusieurs mois, des associations comme Amnesty International ou Greenpeace, appellent à la vigilance. Certaines personnalités comme Bernard-Henri Lévy ou Richard Gere ont eux-mêmes souhaité un boycottage.

A l'inverse, ce sont une extrême prudence ou un refus du boycott qui prévalent dans la plupart des pays participants, des comités olympiques ou des institutions sportives. "Nous ne sommes pas des activistes" a par exemple commenté Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO).

Et, de manière générale, le monde sportif estime plus efficace d'aller aux JO plutôt que de les boycotter. Selon que la démarche puisse "faire le jeu" du régime chinois. Seulement quelques rares athlètes, comme le nageur néerlandais Pieter van den Hoogenband, ont (timidement) évoqué la question des droits de l'homme en Chine.

Enfin, le chef spirituel des bouddhistes tibétains, le Dalaï Lama lui-même, a estimé que "le peuple chinois a besoin de sentir fier. La Chine mérite d'accueillir les Jeux Olympiques".

Matteu Maestracci