La rébellion musulmane ensanglante toujours le sud de la Thaïlande
Le soldat était en poste en février dans une base de la marine à Narathiwat, lors d’une attaque menée par soixante insurgés. Mais l'armée thaïlandaise, alertée avant cette action, avait pu repousser l'assaut, tuant seize assaillants.
L’armée, qui pour l’instant enquête sur la mort du soldat, soupçonne les séparatistes musulmans d’avoir voulu se venger des lourdes pertes qu’ils ont subies lors de cette attaque.
Cette exécution intervient alors que des pourparlers inédits avaient démarré courant mars en Malaisie entre le pouvoir thaïlandais et le groupe Barisan Revolusi Nasional (Front national révolutionnaire). Bangkok espérait que ces négociations permettraient de réduire les violences, au moins contre les civils.
Mais les fusillades et les attentats ont continué dans les provinces de Narathiwat, Pattani et Yala, placées sous état d'urgence, entraînant des opérations punitives, parfois controversées, des forces de l'ordre thaïlandaises.
L’insurrection a fait plus de 5.500 morts depuis 2004, dont près de 500 rien qu’en 2012.
Les violences frappent les bouddhistes et les musulmans, les forces de sécurité et les civils, moines ou enseignants… tous ceux qui sont considérés comme des symboles de l'autorité de Bangkok.
Opaque et multiforme, la rébellion ne fait pas partie de la mouvance djihadiste mondiale.
Les insurgés dénoncent une discrimination contre la population d'ethnie malaise et de religion musulmane, dans un pays essentiellement bouddhiste.
Le gouvernent thaïlandais s’est engagé en 2011 à trouver une solution politique au problème, en donnant aux provinces concernées le statut de région administrative spéciale.
Pattani, Narathiwat et Yala faisaient partie d’un sultanat malais jusqu'au début du XXe siècle, avant d’être rattachées à la Thaïlande dans le cadre d'un traité avec les Anglais en 1909.
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