La marée noire en Chine prend de l'ampleur
Dans les eaux de Dalian, premier port pétrolier de Chine, dans la région de Liaoning (nord-est), c'est la mobilisation générale. Les bateaux de pêche et toutes sortes d'embarcations tentent de juguler la pollution, qui continue à s'étendre dans le golfe de Corée.
Selon les autorités, 1.500 tonnes de pétrole, soit 1,5 million de litres, se sont déversées dans la Mer Jaune. Officiellement, les nappes couvrent 435 km2, mais le journal Shenyang Evening News estime plutôt l'étendue de pétrole à 946 km2 et s'étend sur 90 km de long.
_ Les barrages, les bateaux, la mousse chimique et les 23 tonnes de bactéries mangeuses de pétrole n'ont pas pu venir à bout de la pollution, qui progresse. Il faudra au moins deux semaines pour la maîtriser. Les autorités chinoises ont beau souligner que l'ampleur de la marée noire n'a rien à voir avec celle du golfe du Mexique, la catastrophe commence à tourner au désastre. Et selon certains scientifiques, son impact sur la vie marine et les habitants de la région pourrait durer dix ans.
La marée noire a été provoquée par l'explosion puis l'incendie de deux oléoducs utilisés pour vider un tanker vendredi dernier. Et elle pose de graves questions sur la fiabilité des infrastructures pétrolières chinoises. La société qui gère les oléoducs concernés avait été prévenue en début d'année des risques liés à la vétusté de ses installations et certaines sont même inscrites sur une liste noire d'installations à risques. Le pétrolier CNPC est encore une fois en accusation, après l'explosion d'une usine chimique dans la province de Jilin, qui avait fait cinq morts en décembre 2005, et pollution aux hydrocarbures qui avait fait tourner le Fleuve Jaune au rouge en janvier.
La mise en cause du géant pétrolier chinois n'est pas du goût de tout le monde, et les autorités sont resté le plus discrètes possible sur la catastrophe, relayées par certains médias, qui n'en ont pas trop parlé.
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