Cet article date de plus de treize ans.

La divulgation d'archives secrètes sur l'Afghanistan accable la coalition internationale

La force internationale en Afghanistan s'est-elle rendue coupable de crimes de guerre ? C'est ce que laissent penser des dizaines de milliers d'archives secrètes diffusées par le site Internet Wikileaks et publiées par plusieurs journaux anglophones. Elles mettent également en lumière les liens troubles entre les talibans et le Pakistan, allié stratégique des Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Elles brossent "un portrait dévastateur d'une guerre en train
d'échouer", estime le journal britannique The Guardian, qui a eu accès aux 92.000 archives secrètes divulguées par Wikileaks. Ces notes, dont les plus anciennes remontent à 2004, jettent une lumière crue sur le conflit qui oppose les talibans et les soldats de l'Otan en Afghanistan.

Elles révèlent tout d'abord qu'au moins 195 civils ont été tués par la Force internationale, le plus souvent par des tirs de soldats nerveux sur
des postes de contrôle. Mais d'autres cas sont révélés comme celui d'un homme sourd-muet, tué alors qu'il tentait de s'enfuir, pris de panique, quand une équipe de la CIA est
arrivée dans son village et lui a lancé l'ordre de s'arrêter, sans qu'il puisse
l'entendre.

"Il semble qu'il y ait des preuves de crimes de guerre dans ces documents" assène sur The Guardian Julian Assange le fondateur du site Wikileaks, qui a rendu publiques ces archives. Ces informations "permettent de comprendre ce qu'a été
la guerre au cours des six dernières années" et démontrent que "le cours de la guerre doit changer".

Le Pakistan, allié des talibans ?

Les archives révèlent aussi que l'Iran aide financièrement les talibans, leur fournissant armes et entraînement militaire. Mais surtout, elles affirment que le Pakistan a un rôle trouble dans la guerre en Afghanistan : tout en étant officiellement l'un des alliés stratégiques de Washington dans la lutte contre les talibans, Islamabad serait en liaison directe avec les insurgés. Agents pakistanais et talibans se
rencontrent régulièrement lors de "sessions de stratégie secrète" afin d'organiser "des réseaux de groupes d'insurgés qui combattent les soldats américains en Afghanistan" écrit le New York Times.

Le Pakistan dénonce des documents "biaisés" et "sans
fondement". Quant à la Maison Blanche, elle condamne en tout cas "fermement" la publication de ces informations "qui pourrait mettre en
péril la vie d'Américains et de nos alliés, et menacer notre sécurité
nationale".

Céline Asselot avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.