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Soldats indiens tués : le Pakistan dément, évoque une "propagande"

L'un des soldats aurait été décapité. Islamabad dément. Retour sur cet incident qui menace une paix fragile entre les deux pays. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'armée indienne porte le cercueil d'un des deux soldats tués le 8 janvier 2013 lors d'un affrontement à la frontière pakistanaise. ( AFP )

Tension ravivée entre l'Inde et le Pakistan. New Delhi a convoqué mercredi 9 janvier l'ambassadeur du Pakistan, au lendemain de la mort de deux soldats indiens dans un échange de tirs près de la frontière avec le Pakistan, dans la région disputée du Cachemire. Retour sur cet incident qui menace une paix fragile entre les deux pays. 

Ce qui a mis le feu aux poudres

L'armée indienne affirme que ses soldats, dont l'un a été décapité, ont été tués mardi dans le secteur de Mendhar, à environ 170 km à l'ouest de Jammu, capitale d'hiver du Cachemire indien. L'attaque se serait déroulée après qu'une patrouille à découvert des troupes pakistanaises ayant pénétré le territoire indien sur 500 m. 

"Nous pouvons confirmer que l'un des soldats indiens a été décapité par l'armée pakistanaise au Cachemire", a déclaré un porte-parole de l'armée. "Un geste perfide, car ils ont emporté la tête", a-t-il ajouté.

"L'action de l'armée pakistanaise est hautement provocatrice. La façon dont ils ont traité les corps des soldats indiens est inhumaine", a renchéri le ministre indien de la Défense, A.K. Antony. "Nous transmettrons nos protestations au gouvernement pakistanais et notre directeur général des opérations militaires s'adressera à son homologue au Pakistan. Ils surveillent étroitement la situation", a-t-il dit.

Ce que répond le Pakistan

De son côté, Islamabad a démenti mercredi l'échange de tirs et la mort des soldats, alors que leurs corps ont été transportés dans un hôpital militaire à Rajouri, dans le nord de l'Inde. Un responsable militaire pakistanaise rejette "les allégations de l'Inde selon lesquelles des soldats pakistanais ont tiré de l'autre côté de la 'ligne de contrôle' et tué ne serait-ce qu'un soldat indien".

Pour le Pakistan, les déclarations indiennes sur l'incident frontalier relèvent de la "propagande" et visent à détourner l'attention, après des échanges de coups de feu dimanche à la frontière. Ils s'étaient soldés par la mort d'un soldat pakistanais.

Les risques pour la région

Cet incident, qui a fait les gros titres de la presse indienne, ravive les tensions entre les deux frères ennemis d'Asie du sud, engagés dans une timide reprise de leur dialogue de paix depuis février 2011. L'Inde et le Pakistan revendiquent en effet tous deux le Cachemire, dont ils administrent chacun une partie.

Pour le ministre des Affaires étrangères indien, Salman Khurshid, l'accrochage s'apparente à une "claire tentative pour faire dérailler le dialogue" de paix bilatéral. Il a toutefois tenté de faire redescendre la pression, en martelant que cet incident ne devait pas conduire à une escalade de la violence entre les deux pays. "Nous ne pouvons et ne devons pas permettre une escalade après un événement très malsain", a-t-il ainsi plaidé.

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