L'attitude modérée du dalaï-lama divise la communauté tibétaine
"La violence est un suicide". Ces derniers jours, le dalaï-lama s'est efforcé d'appeler au calme la communauté tibétaine. Depuis dix jours, Tibétains hostiles à la présence chinoise et forces de l'ordre s'affrontent à Lhassa et en Chine. Seize personnes ont été tuées, selon les autorités chinoises, beaucoup plus selon les Tibétains.
Si les autorités chinoises ont pour la première fois reconnu aujourd'hui avoir ouvert le feu sur des manifestants, "par légitime défense", certains Tibétains semblent avoir eux aussi commis des violences. Ce qui ne manque pas de troubler le dalaï-lama, farouche partisan de la non-violence.
_ Loin de soutenir les marches de protestation, le chef spirituel bouddhiste ne s'écarte pas de la "voie du milieu" : il compte toujours sur le dialogue avec les autorités chinoises pour mettre fin au "génocide culturel" mené par Pékin au Tibet. Il ne réclame pas l'indépendance, seulement une large autonomie du territoire. Et refuse l'idée de boycotter les Jeux Olympiques pour faire pression sur la Chine.
"Nous devons saisir l'opportunité des JO"
Soutenue par l'ancienne génération de Tibétains en exil, cette stratégie fait bondir la jeune garde de militants. Impensable pour eux de ne pas profiter du "coup de projecteur" que sont les Jeux. "Nous devons saisir l'opportunité des JO" assure Tsewang Rigzin, chef du Congrès de la Jeunesse tibétaine, "pour montrer la vraie nature de la Chine". Rigzin qui affirme : "J'appelle les manifestants au Tibet à poursuivre leurs protestations jusqu'à ce que la Chine se retire du Tibet".
Pour le moment, personne ne critique ouvertement le dalaï-lama, personnalité révérée. Mais ce dernier, à la tête de la communauté tibétaine en exil depuis 1959, a menacé de renoncer à son rôle de chef politique si sa stratégie n'était pas suivie. Une preuve de plus du fossé grandissant entre le dalaï-lama et une jeune génération impatiente d'accéder à l'indépendance.
Céline Asselot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.