L'artiste et opposant chinois Ai Weiwei visé par une enquête
"S'il n'est pas remis en liberté, nous allons entamer une longue lutte", affirme Gao Ying, la mère du dissident. Dès l'annonce de l'arrestation d'Ai Weiwei, sa famille a parlé d'une " chasse aux sorcières ". Pour les observateurs, il est évident que cet artiste est victime de son engagement politique. "Les informations concernant un délit économique sont absurdes car la manière dont il a été emmené et dont il a disparu montre qu'il n'y a rien de la sorte" a déclaré sa sœur aînée, Gao Ge, citée par l'agence Reuters. Depuis son arrestation dimanche, la famille du dissident ignore où Ai Weiwei est détenu.
Une notoriété suspecte aux yeux des autorités
Né en 1957 dans une famille d'opposants, Ai Weiwei n'a jamais eu peur de critiquer ouvertement le pouvoir, qualifiant par exemple les dirigeants chinois de "gangsters", ou en s'engageant pour des causes comme le Tibet. Connu pour ses installations et performances souvent provocatrices, il est un des artistes contemporains les plus connus en Chine et à l'étranger, surtout depuis sa participation à la construction du Nid d'Oiseau, le stade des jeux olympiques de Pékin en 2008.
Alors que les appels à manifester se sont multipliés ces dernières semaines sur Twitter, sa notoriété est visiblement devenue gênante pour les autorités chinoises. D'autant plus qu'Ai Weiwei a également apporté son soutien au prix Nobel de la paix, Liu Xiabo, condamné en 2009 à onze années de prison par Pékin.
Cette interpellation a suscité de vives réactions de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la France, et parmi les militants des droits de l'homme, qui y voient une nouvelle étape de la répression en cours contre les opposants chinois.
Virginie Pironon, avec agences
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