Cet article date de plus de treize ans.

Inondations en Inde : la menace d'épidémies

Cent morts : en cinquante ans les inondations n’avaient jamais fait autant de victimes dans l'est de l'Inde et dans le sud du Népal. Des centaines de milliers de rescapés entassés dans des camps sont exposés au risque d'épidémies.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Les pluies saisonnières de la mousson qui se sont abattues sur le Bihar, à la frontière avec le Népal, ont fait déborder la rivière Kosi, qui s'est déversée le 18 août dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles. Dans ce nouveau delta, des centaines de villages ont été submergés et des millions de gens ont été coupés du monde près de Madhepura et de Saharsa, à 150 km de la capitale régionale Patna. Cent personnes ont péri en deux semaines, dont quinze lundi dans le naufrage de leurs embarcations.

Plus d'un demi-million de sinistrés ont déjà été évacués dans l'Etat du Bihar -- parmi lesquels 200.000 acheminés vers des camps de fortune -- mais 400.000 autres sont toujours pris au piège par les inondations, sans eau potable ni nourriture. Et, comme lors de chaque catastrophe naturelle, les organisations humanitaires redoutent les infections véhiculées par les eaux stagnantes. Les cadavres et les déchets ont contaminé les rares puits d'eau potable de la région, a averti le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Dans ces camps "qui concentrent beaucoup de monde au même endroit, il est normal d'avoir des cas de (diarrhées et autres infections)", explique Mukesh Puri de l'Unicef. "Mais la multiplication de ces cas devient inquiétante et nécessite une surveillance de tous les instants", prévient-il. "Des gens souffrent de fièvres, de pneumonies et de diarrhées", a complété Sanjeev Kafle de la Croix-Rouge népalaise, disant "redouter des épidémies de choléra et d'encéphalite japonaise".

D'autant que dans ces abris dressés de part et d'autre de la frontière indo-népalaise, "il n'y a aucune structure d'aide, à part de la nourriture", déplore Malini Morzaria du Bureau d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), plaidant pour que "les gens aient accès à des toilettes, à de l'eau potable et à un minimum de soins".

Depuis juin, dans toute l'Inde, la mousson a tué plus de 800 personnes et fait des millions de sinistrés. L'Etat septentrional de l'Uttar Pradesh, le plus peuplé du pays avec 180 millions d'habitants, compte 700 morts. Chaque année, entre juin et septembre, dans le nord et l'est du sous-continent, ces pluies saisonnières font déborder les cours d'eau, tuant des centaines de personnes, balayant des villages, submergeant les rizières et décimant les élevages. En 2007, l'Inde avait déploré plus de 2.200 morts et des dizaines de millions de sinistrés.

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.