Fukushima : le niveau de radioactivité en question
Réactualisé à 8h45
La situation semble de moins en moins contrôlable à la centrale de Fukushima.
_ Une explosion s'est produite d'abord au niveau du réacteur numéro 2 cette nuit. L'agence de sûreté nucléaire japonaise a précisé qu'elle était due à de l'hydrogène, comme celles qui se sont produites sur les réacteurs 1 et 3. Le gouvernement a alors admis que l'enceinte de confinement de ce réacteur numéro deux semblait avoir été endommagée. Mais l'information n'est pas confirmée. Au contraire, l'agence de sûreté nucléaire japonaise affirme que l'enceinte de confinement du réacteur n'est apparemment pas trouée.
Puis c'est le réacteur numéro 4 qui a soulevé de nouvelles inquiétudes en prenant feu vers 3 h du matin. Un incendie qui serait éteint, mais l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, prévient maintenant que le feu a concerné un bassin de combustible usagé et libèré de la radioactivité dans l'atmosphère.
En début de matinée (heure française), les autorités japonaises annonçaient une hausse de la température au niveau des deux derniers réacteurs de la centrale, les numéros 5 et 6.
La radioactivité monte en flèche
Le niveau de radiation sur le site de la centrale augmente spectaculairement : il serait passé de 1,9 millisievert (mSv) par heure à minuit à 400 mSv sur le site.
_ Même le Premier ministre nippon a déclaré que ce niveau de radiations était dangereux pour la santé. L'opérateur nucléaire japonais Tepco a décidé en tout cas d'évacuer du personnel du réacteur numéro deux.
Par comparaison, en France, la dose annuelle tolérée d'exposition aux rayonnements artificiels est de 1 mSv par an pour le grand public. A partir d'une dose de 100 millisieverts, les observations médicales font état d'une augmentation du nombre des cancers. Et une personne ayant reçu une dose d'un sievert (soit 1.000 millisieverts) ou plus est considérée comme étant atteinte du "mal des rayons" et doit être hospitalisée.
Cette radioactivité peut-elle s'étendre ? Elle serait supérieure à la normale dans la préfecture d'Ibaraki, entre Fukushima et Tokyo. Voire "légèrement supérieure" dans la capitale nippone à 250 km de là.
Ce qui est sûr, c'est que les cœurs de trois réacteurs sont entrés en fusion partielle. Et une véritable course contre la montre est engagée pour éviter qu'elle ne se transforme en fusion intégrale. Les opérations de refroidissement ont repris tôt ce matin. Mais le tsunami a endommagé le système d'injection d'eau de mer dans le réacteur numéro deux.
Grégoire Lecalot, avec agences
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