Afghanistan : cinq morts et une trentaine de blessés après des manifestations anti-américaines
Ce matin, de violentes manifestations ont fait une trentaine de blessés et cinq morts. Ces Afghans protestent contre la destruction de Corans par des soldats dans une base américaine, lundi soir.
Des centaines d'Afghans ont violemment manifesté mercredi 22 février à Kaboul, Jalalabad et dans la province de Parwan (Afghanistan), aux cris de "Mort à l'Amérique", scandalisés que des soldats américains aient brûlé la veille des exemplaires du Coran.
A Kaboul, la capitale, 500 personnes ont défilé dans deux cortèges distincts, dont un a caillassé des installations de la force internationale de l'Otan. Ils avaient déjà manifesté, la veille, pour les mêmes raisons.
Une unité de la police antiémeute a été attaquée par les manifestants à Kaboul et s'est enfuie. Vingt manifestants ont été blessés par balle, un autre a été tué. Des soldats américains de Camp Phoenix, une base américaine, ont tiré en l'air pour tenter de disperser la foule en colère. Les deux manifestations se sont finalement dispersées.
Trois morts à Parwan
A Jalalabad, où un manifestant a également perdu la vie, un millier d'étudiants bloquaient les principaux axes. Les trois autres victimes ont été tuées à Parwan, une province au nord de Kaboul, où les manifestations ont fait une dizaine de blessés.
"Les manifestations sont devenues violentes. Les protestataires ont commencé à s'attaquer à la police avec des pierres" a indiqué Roshna Khalid, porte-parole des autorités provinciales, pour qui "certains des manifestants étaient armés".
L'Otan et les Etats-Unis présentent leurs excuses
Dans la nuit de lundi à mardi, des exemplaires du Coran ont été brûlés dans la plus grande base américaine en Afghanistan, à Bagram, à 60 km au nord de Kaboul, affirment les autorités afghanes et des employés. Aussitôt, le commandant en chef de la force de l'Otan, le général John Allen, a présenté ses excuses et plaidé l'"erreur".
A Washington, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a également réitéré ces excuses, confirmant que des soldats américains s'étaient "débarrassés" d'exemplaires du Coran de manière "inconvenante". Des responsables américains ont indiqué qu'ils avaient été brûlés parce qu'ils servaient à dissimuler des messages passés entre des prisonniers afghans de la prison dépendant de la base de Bagram.
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