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Décès d’un Japonais qui avait survécu aux deux bombes atomiques

Blessé à Hiroshima le 6 août 1945, il était retourné à Nagasaki où la deuxième bombe atomique allait exploser trois jours plus tard. Le Japonais Tsutomu Yamaguchi, qui avait raconté au monde entier les horreurs de ces armes, vient de succomber, à 93 ans, à un cancer de l’estomac…
Article rédigé par franceinfo
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Ingénieur aux chantiers navals Mitsubishi Heavy Industries, Tsutomu Yamaguchi est en déplacement professionnel à Hiroshima, dans l’ouest du Japon, le 6 août 1945, lorsque le bombardier Enola Gay largue la première bombe atomique de l’histoire. Au moment de l’impact, l’ingénieur marche dans la rue, à deux kilomètres du point "zéro", la zone terrestre située à la verticale de l’explosion.

Grièvement brûlé aux bras, il décide deux jours plus tard de rejoindre sa famille à… Nagasaki, où les Etats-Unis décident de larguer une seconde bombe atomique le 9 août. Tsutomu Yamaguchi est en train de décrire le bombardement d’Hiroshima à ses collègues, lorsque le nouvel engin explose, à 3 kilomètres à la verticale de l’endroit où il se trouve.

La seule "double victime" officielle

"J’ai cru que le nuage en forme de champignon m’avait suivi jusqu’ici", expliquera-t-il plus tard au monde entier.
Il n’aura commencé à raconter son histoire qu’à partir de 2005, après la mort de son deuxième fils, lui aussi survivant de Nagasaki, emporté par un cancer.
En 2006, un documentaire retrace son expérience et celle de sept autres victimes des deux bombes. Mais Tsutomu Yamaguchi est le seul à avoir été reconnu par les autorités japonaises comme "double victime".

Juste avant sa mort, il avait reçu fin décembre la visite du réalisateur américain James Cameron ("Titanic", "Avatar") qui nourrit le projet de tourner un film sur les bombes atomiques.

Les deux engins largués sur Hiroshima et Nagasaki ont fait respectivement quelque 140.000 et 75.000 morts. Des victimes décédées soit immédiatement, à cause de la chaleur et du souffle de l’explosion, soit dans les mois qui ont suivi, tuées par les séquelles des radiations.

Gilles Halais, avec agences

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