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Cyclone en Birmanie : le témoignage de notre envoyé spécial

Plus de deux semaines après le passage du cyclone Nargis, la junte militaire birmane reste réticente à ouvrir ses frontières à l'aide internationale. Le personnel étranger n'a toujours pas accès aux delta de l'Irrawaddy, où la situation sanitaire se dégrade. Notre envoyé spécial, Guillaume Le Tac, a passé neuf jours sur place, alors que les journalistes y sont interdits de séjour. Mais les Birmans, eux, désirent témoigner et facilitent le travail des reporters.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

78.000 morts et 56.000 disparus, c'est le dernier bilan officiel du passage du cyclone Nargis le 2 mai au dessus de la Birmanie. Devant l'ampleur de la catastrophe, France Info a décidé d'envoyer un reporter sur place, le 7 mai. Mais sur place, le pouvoir a immédiatement fait savoir qu'il refusait d'accueillir des journalistes. Moins d'une semaine après la catastrophe, la junte militaire a d'ailleurs refusé de laisser entrer une équipe de journalistes arrivés par avion avec des humanitaires. Notre reporter, Guillaume Le Tac, a donc dû préparer un voyage clandestin. (Réécouter ses reportages en lien ci-dessous).

Guillaume Le Tac est arrivé à Rangoun, l'ex-capitale de la Birmanie, le 8 mai. Sur place, il retrouve un reporter de la radio RFI. Ils doivent témoigner des conditions de vie des Birmans après le passage du cyclone, sans se faire intercepter par les barrages dressés par les militaires, qui se méfient des Occidentaux.

La région la plus touchée par le cyclone, le delta du fleuve Irrawaddy, se trouve à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Rangoun. Les deux millions de rescapés de ce secteur de rizières et de mangroves, vivent dans dénuement. Des centaines de milliers d'habitations en tôle et en bambou ont été soufflées, l'eau potable manque, les stocks alimentaires baissent rapidement. La situation sanitaire se dégrade, avec des cadavres d'hommes et d'animaux qui se décomposent dans les cours d'eau, et des épidémies qui risquent de faire d'autres victimes. Mais pour s'y rendre depuis Rangoun, il faut plusieurs heures de piste, avec des transports improvisés... et discrets.

Une fois sur place, les journalistes ne peuvent pas travailler seuls. Ils doivent trouver des contacts qui les aideront à se rendre sur les lieux les plus touchés. Les moines birmans, souvent hostiles au régime, acceptent de prendre ce risque et cherchent des “passeurs”.

Village du delta de l'Irrawaddy
envoyé par FranceInfo

Guillaume Le Tac a passé neuf jours en Birmanie. Une mission que France Info souhaite renouveler. C'est pourquoi son pseudonyme, ainsi que celui de son confrère de RFI, a été conservé dans ces lignes.

Photos : Guillaume Le Tac
Présentation Web : Grégoire Lecalot

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