Cet article date de plus d'onze ans.

Crise en Thaïlande: de Thaksin aux «chemises jaunes»

Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
L'armée thaïlandaise, qui a décrété le 20 mai 2014 la loi martiale, a annoncé dès le 21 une réunion entre les rivaux politiques. Galerie de portraits des acteurs principaux de la crise en Thaïlande, qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.

Cet article a initialement été publié le 13 décembre 2013.

Au-dessus de la mêlée, le roi est servi par les généraux, qui se considèrent comme les défenseurs de la monarchie. Un dieu vivant, vénéré par beaucoup de Thaïlandais. 86 ans le 5 décembre 2013. 67 ans de règne pour le doyen des chefs d'Etat en exercice. Monte sur le trône en juin 1946 après la mort de son frère aîné tué dans des circonstances jamais élucidées.
Le roi Bhumibol est intervenu lors de crises dans les années 70 et 90. Mais le monarque, très malade, ne s'exprime plus que rarement en public. (AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL)
L'homme par lequel la crise est arrivée. Une loi d'amnistie, rejetée après le début des manifestations, a mis le feu aux poudres. Elle aurait permis le retour du milliardaire accusé de corruption et condamné à deux ans de prison. 
Exilé à Dubaï depuis 2008, l'ancien Premier ministre a été renversé par l’armée en 2006. Frère de Yingluck, ex-chef de l'Etat, Thaksin Shinawatra est le personnage le plus controversé du royaume. Soutenu par les «chemises rouges» (ici en mai 2012). ( AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL)
Arrivée en 2011 au pouvoir à la faveur de la victoire du parti Puea Thai, pro-Thaksin, avec le soutien des «chemises rouges». Yingluck Shinawatra, a été accusée d’être la marionnette de son frère en exil. Le 7 mai 2014, la Première ministre a été démise de ses fonctions par la Cour constitutionnelle.

 (PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / AFP)
Soutiens des Shinawatra. Viennent généralement des zones rurales du nord et nord-est du pays et des banlieues défavorisées.

En 2010, quelque 100.000 «chemises rouges» avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois, avant un assaut de l'armée, qui avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés (photo prise lors d'une crise précédente, le 2 décembre 2008).  (AFP PHOTO / HOANG DINH Nam)
Dans l'opposition. A la tête de la base électorale du Parti démocrate, dont il a démissionné. Suthep Thaugsuban est le meneur de la contestation à l'origine de la prise de bâtiments publics. Son combat : faire tomber le gouvernement.

Les Démocrates sont soutenus par les élites de la capitale (hauts fonctionnaires, magistrats, militaires et proches du palais royal). Suthep Thaugsuban est sous le coup de deux mandats d'arrêt pour l’occupation d'un ministère et pour «insurrection» en 2008. (AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL)
Premier ministre de 2008 à 2011. Laminé dans les urnes par Yingluck Shinawatra en 2011. Chef du Parti démocrate dont les militants sont majoritaires à Bangkok (bourgeoisie) et dans le sud du pays (planteurs d’hévéas). Plutôt discret, même s’il a appelé le 28 novembre 2013 au départ de l'actuelle chef du gouvernement.

Le 12 décembre 2013, Abhisit Vejjajiva est inculpé pour meurtre en lien avec son rôle dans la répression contre les «chemises rouges» en 2010 (au centre de la photo prise le 13 décembre 2012). (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)
Font partie de l’Alliance du peuple pour la démocratie, un mouvement royaliste. ​Les «chemises jaunes» avaient accompagné le coup d'Etat contre Thaksin en 2006. Ont beaucoup perdu de leur influence depuis.

Sondhi Limthongkul, magnat de la presse, leur leader (le 26 février 2006 devant la caricature de Thaksin Shinawatra), n’a pas appelé à manifester. Poursuivi pour l'occupation des aéroports de Bangkok en 2008.  ( AFP PHOTO / Tengku BAHAR)
Aux côtés des «chemises jaunes», la Dhamma Army, notamment, groupe religieux bouddhiste (ici devant la Maison du gouvernement à Bangkok, le 2 décembre 2013) qui nourrit les troupes gratuitement.

Parmi les manifestants, on trouve également le Réseau des étudiants et citoyens pour la réforme de la Thaïlande, qui a occupé le QG de l'armée de terre ou l'Armée du peuple contre le régime Thaksin. Certains d'entre eux réclament un retour à la monarchie absolue. (AFP PHOTO / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL)
Alors qu'elle est restée longtemps à l’écart de la crise, car le putsch militaire mené en 2006 contre Thaksin avait marqué le début de plusieurs années de violences politiques et de manifestations d’anti et de pro-Thaksin, l'armée a décrété la loi martiale le 20 mai 2014. Elle a ensuite déployé des soldats dans les rues de la capitale, Bangkok. A sa tête, le puissant chef de l'armée de terre, Prayuth Chan-O-Cha. (PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / AFP)
Le chef de la police de Bangkok, le général Kamronwit Thoopkrajang, a permis fin 2013 à des milliers de manifestants d’investir son QG qui «appartient au peuple». Après plusieurs jours d'affrontements (5 morts), le gouvernement a demandé aux policiers de ne pas s'interposer. 

Le 4 décembre 2013, des femmes officiers de police saluent les opposants au régime lors de leur départ du siège de la police à Bangkok. Une trêve temporaire a été décrétée pour préparer l'anniversaire du roi. (PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / AFP)

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