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Corée du Sud: 3 millions de chiens finissent en ragoût

C’est une pratique marginale, mais dont la Corée du Sud n’arrive pas à se débarrasser. La cynophagie, c'est-à-dire la consommation de viande de chien. Bien qu'elle n’attire pas les jeunes générations, il y aurait encore des milliers d’élevages à travers le pays. Une ONG américaine œuvre à leur fermeture en rachetant les fermes.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Ces chiens ont été adoptés suite à la fermeture de l'élevage, en Corée du Sud. (Ed Jones/AFP)

Entre 2,5 et 3 millions de chiens sont consommés chaque année en Corée du Sud. Une tradition récente, qui remonte à la guerre (1950-1953), quand la famine faisait rage. Du reste, les jeunes générations se détournent de la consommation de viande de chien. 20% des hommes de 20 ans en ont mangé, contre 50% chez les plus de cinquante ans, selon un sondage cité par l’AFP.
 
Et si on parle d’hommes, ce n’est pas un hasard. Le chien, ces dernières années, s’est retrouvé paré de vertus… aphrodisiaques ! La consommation de sa chair augmenterait la virilité. Aussi, la cynophagie est pratiquée d’avantage par les hommes plus âgés.
 
Un marché florissant s’est développé dans le pays. Un animal est vendu 200 dollars par l’éleveur qui possède en moyenne 200 animaux dans son chenil. Le chiffre d’affaires de la filière s’élèverait à 2 milliards de dollars chaque année. Selon IAKA, une association coréenne de défense des animaux, plus de 20.000 restaurants serviraient cette viande dans le pays sous le nom de Bosintang. Il s’en consommerait 100.000 tonnes par an.
 
Une ONG américaine propose d’indemniser tout éleveur qui accepte d’abandonner son activité. Humane society international (HSI) a obtenu la fermeture de cinq élevages en Corée. Ainsi, contre 40.000 dollars, un certain monsieur Gong a accepté de mettre fin à ses activités.
 

Il ne s’agit pas d’action en justice, puisque l’élevage des chiens n’est pas interdit, ni apparemment  très surveillé… Monsieur Gong, visiblement pris de remords, avait demandé à l’ONG de l’aider à fermer le chenil. Quant aux chiens, ils ont été adoptés aux Etats-Unis et au Canada.
 
HSI veut poursuivre sa démarche qui consiste à accompagner les éleveurs qui veulent abandonner. L’ONG attend aussi que l’Etat coréen intervienne, notamment en renforçant les lois sur la condition animale. Car la problématique se situe également dans les conditions d’élevage de ces animaux.

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