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Chine : TEMOIGNAGE EXCLUSIF du Xinjiang

Le gouvernement régional du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), a décrété le couvre-feu dans la capitale, Urumqi. Ce matin plusieurs milliers de Han, l'ethnie principale en Chine, sont descendus dans les rues armés pour se venger des violences commises ce week-end. _ Dominique André, envoyée spéciale de France Info en Chine, est à Urumqi : elle témoigne...
Article rédigé par franceinfo
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Face à une situation qui dégénère, le gouvernement régional de la province autonome du Xinjiang a décrété le couvre-feu dans la capitale provinciale, Urumqi, ville de deux millions d'habitants. Les accès à Internet, au réseau Twitter et la télévision ont été coupés dans certains quartiers. De nombreux commerces sont fermés.
_ Le couvre-feu en lui-même doit prendre effet à 14 h, heure française, et les autorités ont appelé au calme.

Mais malgré la présence massive de policiers, de nouveaux heurts se produisent depuis plusieurs heures à Urumqi.
_ La police chinoise a de plus en plus de difficultés à contenir les affrontements interethniques qui enflamment le Xinjiang. Ce matin, plusieurs milliers de Han, jusqu'à 10.000, sont descendus dans les rues d'Urumqi, équipés d'armes de fortune, bâtons, barres de fer, pelles, machettes etc. Les manifestants se dirigeait vers les quartiers musulmans ouïghours avec l'intention de se venger, après les violences de dimanche, qui ont fait 156 morts et environ un millier de blessés, selon les bilans officiels : “Les Ouïghours sont venus dans nos quartiers pour tout casser. Maintenant nous allons chez eux pour les battre”, clamait un homme armé d'un tuyau. “Nous sommes très en colère. Il y a déjà eu 200 de nos compatriotes tués ! ” renchérissait un autre.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes, mais elle n'a pas réussi à faire fuir les manifestants, qui ont poursuivi leur chemin au milieu des gaz, avant d'être finalement repoussés.

Quelques heures plus tôt, ce sont les Ouïghours qui ont manifesté, dont un grand nombre de femmes. Ils réclamaient la libération des 1.400 personnes arrêtées après les violences de dimanche (lire notre article).

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