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Birmanie : la junte rechigne à accepter l'aide internationale

Malgré la pression internationale, la junte militaire birmane accepte l'aide au compte-goutte. Seul un avion grec a pu partir. Les Etats-Unis pensaient pouvoir envoyer aussi un avion n'en ont finalement pas l'autorisation.
Article rédigé par franceinfo
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Plus d'un million de sinistrés. Au moins 100.000 morts dont les cadavres ne sont pas ramassés, tel est le dernier bilan du passage du cyclone Nargis. Les birmans tentent de reconstruire leurs vies et leur pays presque sans aide extérieure. La junte militaire au pouvoir l'accepte en effet avec tant de réticences que l'aide internationale n'arrive que très doucement.

Les Américains, qui avaient annoncé avoir reçu un feu vert de la junte birmane pour dépêcher un avion transportant de l'aide, ont fait savoir que l'appareil ne partait plus. “Je ne sais pas s'il y a eu une annulation ou un problème de communication”, a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis à Bangkok, Eric John.

Un responsable américain a annoncé que les Etats-Unis étaient
prêts à des largages d'aide.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a totalement exclu de procéder à un largage sans l'accord des autorités birmanes. “Nous ne pouvons pas accéder à leur espace aérien sans leur accord”, a expliqué le chef d'état-major inter-armées.

Un premier avion de l'ONU, un appareil du Programme alimentaire mondial (PAM), a atterri aujourd'hui à Rangoon, la plus grande ville du
pays. Un avion militaire grec a pu partir lui aussi ce soir.

Selon les organisations humanitaires, l'aide arrive doucement de Thaïlande, de Chine, d'Inde. Mais tout arrive encore en quantité insuffisante et trop lentement pour répondre aux besoins d'une population qui manque de tout.

Les organisations humanitaires sur place tentent de rassembler les denrées disponibles en Birmanie même pour les envoyer dans la région de l'Irrawady. Mais elles ne suffiront pas.

Selon les spécialistes de l'humanitaire, ce sont des centaines d'avions d'aide dont le pays a besoin. L'ONU a demandé de pouvoir envoyer une centaine d'experts, notamment du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

“Je suis déçu que nous n'ayons pas obtenu plus de résultats”, a
déclaré jeudi le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John
Holmes. “Nous devons continuer d'exhorter le gouvernement à
coopérer,” a-t-il dit.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté la junte birmane à se focaliser sur l'aide aux victimes du cyclone plutôt que sur le référendum constitutionnel prévu samedi, et il essaie de discuter avec le chef de la junte, Than Shwe.

La France de son côté, a porté son aide de 200.000 à deux millions d'euros. Elle prépare un avion avec du matériel de la Croix-Rouge et d'Action contre la faim. Et le navire de la marine nationale Mistral pourrait être mis à disposition du Programme alimentaire mondial.

Malgré la situation catastrophique, la junte a maintenu à samedi le référendum sur une nouvelle Constitution qui, selon l'opposition, pérennisera surtout la mainmise des militaires sur le pouvoir. Le vote ne sera reporté, au 24 mai, que dans 47 municipalités particulièrement touchées.

Grégoire Lecalot, avec agences

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