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Birmanie : des centaines d'arrestations

Malgré l'interdiction, des milliers de personnes ont encore manifesté aujourd'hui, à Rangoun et Mandalay notamment. Après avoir chargé la foule, les forces de sécurité ont tiré en l'air. Le Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies tiendra une session extraordinaire mardi.
Article rédigé par franceinfo
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Impossible de s'approcher, encore moins d'entrer. Cinq monastères du pays sont désormais "no-go zone", par décision des autorités. Des zones interdites d'accès et militarisées. La carte a été diffusée aux diplomates de la région : parmi les monastères visés, on retrouve les pagodes de Shwadagon et de Sule, fers de lance de la contestation.
Selon un diplomate, les moines sont désormais sous contrôle. L'armée s'attaque maintenant aux manifestants civils. En deux jours, des centaines de personnes ont été arrêtées.

Sans doute encore plus aujourd'hui. Malgré l'interdiction de manifester à Rangoun, des milliers de personnes se sont rassemblées, justement aux abords de la pagode de Sule. Les forces de sécurité les ont dispersé, d'abord à coups de matraques, puis en tirant en l'air. Selon un diplomate occidental en poste à Rangoun, il y a eu "très probablement des
morts et des blessés" et des arrestations massives, "qui se comptent par centaines". Aucun bilan n'est encore disponible, mais aujourd'hui, il y avait beaucoup moins de monde dans les rues.

Aucun bilan n'est encore disponible pour aujourd'hui. Quant à celui d'hier, il est toujours de neuf morts, un journaliste japonais et huit manifestants. Encore sous le choc, les témoins racontent : les huit manifestants faisaient partie d'un groupe de personnes qui protestaient contre une attaque menée contre un monastère, dans le quartier Okkalapa au sud de Rangoun. L'armée est entrée dans la pagode Ngwekyaryan, a interpellé et battu de nombreux moines. La situation s'est envenimée. Pendant plus d'une demi-heure, la foule a conspué les soldats ; elle a commencé à leur jeter des pierres. Les soldats ont semblé alors paniquer, et ont ouvert le feu. Huit personnes sont tombées.

La communauté internationale continue à se mobiliser. La condamnation est d'ailleurs unanime. Suffisamment en tout cas pour que le Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies tienne une session extraordinaire mardi prochain, à Genève.

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