Birmanie : dénonciations de la communauté internationale
Le Conseil de sécurité de l’ONU s'est réuni en urgence ce soir. Un émissaire spécial sera envoyé en Birmanie, le Conseil exige qu'il soit reçu par le régime. La décision du Conseil n'a cependant pas de caractère contraignant.
Dans le monde entier, plusieurs pays dénoncent la répression de la junte birmane. L'Union Européenne et les Etats-Unis demandent, dans un communiqué commun, à la junte militaire de cesser toute violence. Le G8 a lui aussi condamné la répression.
La Chine et la Russie, alliées de la Birmanie, se font moins dénonciatrices. Pékin et Moscou, avaient d'ailleurs tous deux utilisé leur veto en janvier au Conseil de sécurité pour bloquer un projet de résolution condamnant les violations des droits de l'homme en Birmanie. Le ministère russe des Affaires étrangères a déjà voulu minimiser le danger que représentait la junte en Birmanie : il s'agit pour lui d'une "affaire interne". L'ambassadeur de Chine a estimé que les sanctions contre la Birmanie ne seraient pas utiles.
L’Elysée recevait ce soir des membres de l’opposition à la junte birmane. "La France n’acceptera pas que l’opposition birmane soit muselée", a déclaré Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat s’est prononcé pour des sanctions "sans tarder". Il a demandé le gel des investissements des sociétés françaises en Birmanie. Le groupe Total est notamment concerné, il exploite dans le pays un champ gazier.
Le Dr Sein Win, le Premier ministre de l'opposition en exil, s'est réjoui de la position française. "Nous sommes tombés d'accord sur le fait que la situation est très grave et que nous devons envoyer un message très fort : les pays démocratiques n'accepteront pas que l'armée fasse usage de la violence pour réprimer l'opposition". "Les manifestations actuelles en Birmanie peuvent "contribuer à changer" la situation politique dans le pays, à défaut de parvenir à renverser la junte au pouvoir."
Une manifestation est organisée jeudi à Paris, pour dénoncer cette répression, à l’appel de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de Reporters sans Frontières (RSF). Elle aura lieu devant l’ambassade de Birmanie à Paris.
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