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Attentats de Bangkok: la famille Djoehana préfère rentrer en France

Après les attentats qui ont ensanglanté Bangkok les 17 et 18 août 2015, nombre de touristes craignent pour leur sécurité. Malgré les efforts entrepris par le gouvernement thaï pour les rassurer, certains vacanciers ont décidé de quitter le pays. C’est le cas de Irwan et Annaïck Djoehana et de leurs trois enfants, originaires du Nord de la France.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En vacances en Thaïlande, la famille Djoehana a préféré rester dans son hôtel à Bangkok quand elle a appris la nouvelle des attentats. (Lionel de Coninck)
Bangkok, correspondance.

Cette fois c’est décidé. La petite famille s’en va. Après plus de trois semaines passées en Thaïlande, Irwan Djoehana, sa femme Annaïck et leurs trois enfants font leurs valises et écourtent leurs vacances, alors qu’un soleil lourd accable Bangkok. Ils partiront finalement jeudi 20 août, au lieu du samedi. «C’est la deuxième explosion qui nous a décidé à rentrer plus tôt», avoue le couple.
 
Le lendemain de l’attentat du 17 août qui a couté la vie 20 personnes et blessé 120 autres, dont certains sont toujours dans un état critique, un engin explosif a été jeté du pont Taksin qui enjambe la rivière Chao Praya. Miraculeusement, l’engin a fini sa course dans un canal, évitant de justesse touristes et petits vendeurs des rues, sur le quai, en contrebas. 

Vidéo mise en ligne le 18 août 2015 par Khaosod TV

Ce premier attentat, la famille française nen a même pas entendu parler tout de suite.
 
Lundi soir, après trois semaines passées à crapahuter dans le pays, entre plages paradisiaques et balades à dos d’éléphants, Irwan reçoit des premiers messages sur Facebook, en arrivant à lhôtel, dans le centre de Bangkok. «Quelques amis me demandaient si tout allait bien, si nous  étions en sécurité. Là, on s’est dit qu’il s’était passé un truc
 
Irwan et Annaïck découvrent alors l’ampleur de l’attentat et se donnent une journée de réflexion, et de repos, dans le cocon de leur chambre d’hôtel au 26ème étage, à l’abri, pensent-ils.

Mais quand survient la deuxième explosion, mardi 17 août vers 13h, ils n’hésitent plus. Le couple décide d’avancer le départ de la famille, et change ses billets d’avion. La semaine de découverte de la capitale thaïlandaise passe à la trappe, et tant pis pour Eva, 11 ans, qui rêvait d’aller visiter le marché de Chatuchak, et d’acheter des souvenirs pour ses copines.

«Une peur irrationnelle»
«On a parfaitement conscience que c’est une peur irrationnelle, qu’il n’arrivera probablement rien, mais on a trop peur pour les enfants», concède Annick, médecin généraliste dans le Nord de la France. «C’est dommage, c’est un pays merveilleux avec des gens merveilleux, mais je ne veux pas prendre ce risque pour eux.»
 
La famille reste alors calfeutrée à l’hôtel, entre piscine et salle de jeux. Ce qui ne semble pas déranger outre-mesure Alexey, 8 ans, et sa petite soeur Elea, 17 mois à peine.

Le vol retour vers la France, est prévu jeudi matin. «Ca nous laisse le temps de faire les valises et d’écrire les cartes postales!», plaisante Annaïck, dans un sourire.

Seul Irwan s’aventure à l’extérieur de temps en temps pour aller chercher à manger chez les vendeurs des rues, à deux pas de l’hôtel. «De toute façon, on reviendra dans quelques années, c’est sûr», dit-il, “mais quand la sécurité sera rétablie.»

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