Après le putsch, l'armée thaïlandaise souhaite voir revenir les touristes
Les touristes peuvent désormais se balader sans restriction sur les îles de Phuket et de Samui ainsi que sur la station balnéaire de Pattaya au sud de Bangkok. C’est le message qu’a voulu adresser le nouveau pouvoir thaïlandais avec la levée partielle du couvre-feu.
Imposé dès la prise du pouvoir du général Prayuth Chan-ocha, le 22 mai 2014, le couvre-feu «reste en place dans le reste du pays», indique l’armée. Initialement prévu entre 22 heures et 5 heures du matin, il a été réduit quelques jours plus tard, de minuit à 4 heures du matin.
Les sept mois de crise politique ont ébranlé «le pays du sourire». On a dénombré une trentaine de morts dans le cadre des manifestations anti-gouvernementales. Cette situation a fortement écorné l’image du pays qui avait accueilli en 2013 un nombre record de 26,5 millions de visiteurs.
L’industrie de tourisme, qui représente entre 6 % et 7 % du PIB, est un des secteurs clés de l’économie thaïlandaise. Le pays détient le leadership régional incontesté face au Laos, au Cambodge ou au Vietnam. Les infrastructures modernes, les plages paradisiaques et l’hospitalité des Thaïlandais en font une destination phare en Asie.
Un reflux des touristes en 2014
A l’approche de l’été, la junte thaïlandaise craint de voir les recettes touristiques du pays s’effondrer. Déjà, sur les quatre premiers mois de 2014, les arrivées de touristes étrangers ont diminué de 5 % par rapport à l’année précédente, à 8,6 millions, selon les chiffres officiels.
Il faut dire que la prudence a été de mise du côté des pays étrangers. Ces derniers ont adressé plusieurs mises en garde à leurs ressortissants. Pas moins de 5000 annulations de vols vers la Thaïlande ont été enregistrées par des compagnies aériennes, le jour suivant le putsch, rapporte Paul Pruangkarn, porte-parole de l'association régionale Pacific Asia Travel Association.
Toutefois, les professionnels du secteur ne sont pas pessimistes soulignant que la saison actuelle est généralement creuse. Selon eux, l’impact ne sera pas de longue durée.
« Après l'assouplissement du couvre-feu, la confiance est revenue, alors nous ne sommes pas inquiets», a précisé Deepak Ohri, patron des hôtels Lebua, notant qu'après des centaines d'annulation juste après le putsch, les réservations étaient en train de revenir à la normale.
D’ailleurs, le Quai d’Orsay ne déconseille pas la destination mais donne quelques recommandations.
Reste que l’économie dans son ensemble a été affectée par les récents troubles politiques. Elle s'est contractée au premier trimestre avec un PIB en repli de 0,6 % par rapport à la même période de 2013, une contraction inédite depuis les inondations historiques de 2011. Et certains experts craignent une nouvelle baisse au deuxième trimestre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.