Aide internationale : la junte birmane desserre à peine l'étau
Les autorités birmanes ont fini par se résoudre à une timide forme d'ouverture, en acceptant l'aide d'urgence proposée par l'administration des Etats-Unis. Hier déjà, la secrétaire d'Etat Condoleeza Rice avait exhorté la junte à accepter, affirmant qu'il ne "s'agissait pas d'une question politique" mais "humanitaire".
Selon l'accord auquel Rangoun a consenti, au moins un avion de transport C-130 pourra se rendre sur place. La Birmanie négocie toujours pour déterminer où et quand, avec un pays qui reste l'une de ses bêtes noires. Il semble toutefois que l'extrême gravité de la situation ait forcé la junte à se rendre à l'évidence, et ne plus nier l'aide déterminante que représente le concours d'autres pays. Cependant, l'ambassadeur des Etats-Unis à Bangkok vient d'annoncer que cet avion ne "partirait plus".
Ce matin également, la Chine a indiqué qu'elle espérait voir la Birmanie "coopérer avec la communauté internationale". Sans que l'on sache si cette prise de position influera sur l'attitude de Pékin aux Nations Unies, puisque le régime chinois s'est à plusieurs reprises opposé à la saisine du Conseil de sécurité vis-à-vis de Rangoun, une alliée proche.
Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois, a estimé que le comportement de la junte birmane était "scandaleux" et "inadmissible", et s'est prononcé pour l'adoption d'une résolution par le Conseil, imposant l'ouverture de la Birmanie à l'aide internationale. Jusqu'ici, seuls des pays voisins et amis comme la Thaïlande ou Singapour ont acheminé vivres et médicaments.
Quant aux avions d'aide de l'ONU, ils attendent toujours le feu vert des autorités birmanes. Quatre appareils chargés de nourriture du Produit alimentaire mondial (PAM) doivent atterrir à Rangoun dans la journée. Et beaucoup de travailleurs humanitaires restent bloqués aux portes du pays, alors que le bilan du cyclone (de source américaine) pourrait dépasser les 100.000 morts.
Matteu Maestracci
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