Afghanistan : le chef de guerre Hekmatyar revendique l’embuscade du 18 août
C’était le 18 août, dans la région de Kaboul. Une patrouille de reconnaissance des forces françaises basées en Afghanistan, tombe dans une embuscade tendue par des rebelles afghans, apparemment très bien renseignés. Le bilan est lourd : dix soldats français sont tués, 21 autres blessés. Ils appartenaient pour la plupart au 8ème Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), qui venait d’arriver en Afghanistan.
Cette attaque, l'une des plus meurtrières pour les troupes internationales depuis la chute du régime des talibans fin 2001, avait suscité une forte émotion et un vif débat politique en France. Elle avait été revendiquée par les talibans, qui forment un groupe distinct du Hezb-e-Islami (parti islamique) d’Hekmatyar.
Dans une vidéo envoyée à l’agence de presse Pajhwok Afghan News, le chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar revendique à son tour la responsabilité de l’embuscade. Et livre les noms de dix de ses combattants qui ont trouvé la mort au cours de cet accrochage armé. Il adresse au passage ses condoléances aux familles afghanes. D’après les militaires français, quelque 40 à 70 rebelles ont été tués dans l’attaque, tout en reconnaissant n’avoir trouvé qu’un seul corps laissé par l’ennemi, au moment où ils ont décroché à la tombée de la nuit.
Nouvelles menaces
Sur la même vidéo, Hekmatyar menace les troupes internationales de nouvelles opérations de guérilla contre elles, tout en appelant les insurgés en Afghanistan à ne pas utiliser les téléphones portables et satellitaires lors des combats, afin d’éviter d’être repérés par les troupes de la coalition.
Gulbuddin Hekmatyar, ancien commandant de la lutte anti-soviétique dans les années 80-90, et éphémère Premier ministre ensuite, est connu pour ses retournements d’alliance. Il est aujourd’hui très activement engagé dans la rébellion contre les autorités afghanes et les forces internationales. Ancien protégé du Pakistan et des Etats-Unis, il est désormais fiché pour "terrorisme" par Washington, qui l’accuse d’être lié à Al-Qaïda.
Hekmatyar entretient en outre des relations ambigües avec les talibans, qui avaient affronté ses troupes lors de leur conquête de l’Afghanistan dans les années 1994-1996. Depuis, les talibans ont rejeté ses propositions de constituer un front commun contre la coalition internationale.
Gilles Halais avec agences
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