Afghanistan : la force internationale de paix sur le grill
Il y a ce rapport parlementaire britannique, à la conclusion sans appel : “l'effort international en Afghanistan depuis 2001 a donné beaucoup moins de résultats que ce qui avait été promis, et son impact a été considérablement affaibli par l'absence d'une vision et d'une stratégie cohérentes”. Fermez le ban.
Il y a aussi, toujours en Grande-Bretagne, ce soldat qui comparaît aujourd'hui en cour martiale, pour avoir refusé de retourner en Afghanistan. Le soldat de 1ère classe Joe Glenton estime que la guerre ne peut être gagnée et déplore que “le courage et la ténacité de (ses) camarades soldats soient devenus un instrument de la politique étrangère américaine”. (voir notre article ci-dessous)
Il y a enfin ce week-end particulièrement meurtrier, où neuf soldats ont laissé la vie - un Français, six Américains, deux Canadiens.
_ Le mois de juillet a d'ailleurs été le plus sanglant pour la coalition internationale, depuis 2001, avec 71 morts, dont 41 soldats de l'US Army et 22 britanniques.
Le tout, donc, à moins de trois semaines de l'élection présidentielle...
La mission de paix s'enlise-t-elle ? Le débat est ouvert. Les Britanniques semblent donc très en pointe - normal, ils représentent le second contingent sur place, derrière les Etats-Unis. Selon un récent sondage, 58% estiment que la guerre en Afghanistan est vouée à l'échec.
Et la France n'est pas en reste. Ce week-end, le Parti socialiste s'interrogeait à haute voix. “Il est légitime de se poser la question des objectifs assignés à cette force multinationale ou, du moins, les modalités de son engagement”.
“Nous devons bâtir la paix avec les Afghans”, leur répond aujourd'hui Bernard Kouchner. Le ministre des Affaires étrangères est clair, dans Le Figaro. “Nous n'allons pas imposer la paix, mais nous pouvons créer les conditions pour y parvenir. Pour cela, il nous faut être en phase avec la population. C'est notre stratégie.”
_ Une stratégie qui, à l'en croire, pourrait faire des petits : “les Américains ont changé de stratégie depuis l'arrivée d'Obama. Ils ont compris que si on ne convainc pas la population, c'est perdu d'avance”.
Hors de question de quitter l'Afghanistan dans l'immédiat. Le nouveau patron de l'OTAN l'a redit, lors de sa prise de fonction : le Danois Anders Fogh Rasmussen a plaidé pour un engagement fort dans le pays. Pour éviter que l'Afghanistan “ne redevienne une plaque tournante du terrorisme international”.“L'Otan ne se prépare pas à partir. Nous resterons en soutien aussi longtemps que cela sera nécessaire”
Guillaume Gaven, avec agences
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