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Armes chimiques en Syrie : la Russie pas convaincue, Damas dément

Alors que les Etats-Unis ont accusé jeudi le régime syrien de Bachar Al-Assad d'utiliser des armes chimiques, Moscou a jugé vendredi ces informations "pas convaincantes" et Damas parle de "mensonges". Le président américain Barack Obama veut profiter du sommet du G8, qui se tient lundi et mardi en Irlande du Nord, pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de soutenir le départ de Bachar Al-Assad.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Stringer Reuters)

Les Etats-Unis ont affirmé ce que la France soutient depuis plusieurs jours : le régime syrien utilise des armes chimiques contre les rebelles. Mais pour Moscou, ces
informations "ne semblent pas convaincantes" , a déclaré vendredi
Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine.
"Franchement, je dois dire que les preuves que les Américains nous ont
présentées ne semblent pas convaincantes,
a précisé Iouri Ouchakov. On peut même
difficilement les considérer comme des faits.
"

Le président de la
commission des Affaire étrangères du parlement russe, Alexeï Pouchkov, a même
comparé les conclusions occidentales aux accusations portées par l'administration
de l'ancien président américain George W. Bush sur les prétendues armes de
destruction massive en Irak, en 2002, avant de renverser le régime de Saddam
Hussein. " Obama emprunte la même voie que George Bush " , a estimé Iouri Pouchkov sur son compte Twitter.

"Des
informations fabriquées"

Damas a de son côté
accusé les Etats-Unis de mentir. "La Maison-Blanche a fait publier un communiqué
truffé de mensonges sur le recours aux armes chimiques en Syrie, en se basant
sur des informations fabriquées à travers lesquelles elle a tenté de faire
assumer au gouvernement syrien la responsabilité d'un tel usage
" , a
déclaré un responsable des Affaires étrangères syriennes cité par l'agence
officielle Sana.

En mars dernier, le
régime de Bachar Al-Assad et les rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir
eu recours à des armes chimiques. Le pouvoir avait ensuite refusé une enquête de
l'ONU sur son territoire.

Zone d'exclusion
aérienne "peu probable"

La position russe,
fidèle allié de Damas et en faveur d'un règlement politique du conflit, empêche
toute intervention en Syrie. "Si les Américains décident vraiment et réellement de
fournir une aide plus importante aux rebelles, une aide à l'opposition, cela
compliquera la préparation d'une conférence internationale
" , a souligné le
conseiller diplomatique du président russe.

Par ailleurs, la France a elle estimé vendredi " peu probable " que le Conseil de sécurité de l'ONU donne son feu
vert à une zone d'exclusion aérienne en Syrie. Pour adopter une résolution, le
Conseil doit effet recueillir le vote tous ses membres permanents. Or, depuis
le début du conflit en mars 2011, la Russie et la Chine ont toujours mis leur
veto à des résolutions contre le régime de Bachar Al-Assad.

Le conflit syrien sera au
menu des discussions du sommet du G8, qui se tient lundi et mardi en Irlande du
Nord. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, souhaite y
débattre de la " réponse forte et déterminée " à apporter. Le président américain Barack Obama entend lui profiter du sommet du G8, pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de soutenir le départ de Bachar Al-Assad.

Selon l'ONU, plus de
93.000 personnes ont été tuées depuis mars 2011.

 

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