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Arménie: le parti anti-turc Dachnaktsoutioun réconcilié avec le pouvoir

Le parti Dachnak est de retour dans le gouvernement arménien. La formation politique anti-turque avait quitté les rangs de la majorité présidentielle en 2008 pour s'opposer au processus de normalisation des relations entre Ankara et Erevan.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les fondateurs du FRA : Stepan Zorian, Kristapor Mikaelian et Simon Zavarian (Site officiel du FRA/DR)

La Fédération révolutionnaire arménienne (FRA - Dachnaktsoutioun) a fait officiellement son entrée le 24 février 2016 dans le gouvernement arménien à l’issue d’un accord  avec le Parti républicain (HHK, au pouvoir) qui «marque le début d'une coopération politique de long terme». Elle vise notamment à organiser des élections «crédibles aux yeux du public» et à mettre en place «un mécanisme efficace pour lutter contre la corruption», rapporte le site d’informations arménien Azatutyun.

Le parti Dachnak fait son retour au sein de la coalition gouvernementale après avoir l'avoir quittée en 2008 en réaction au lancement du processus de reconciliation avec Ankara, rappelle le magazine Nouvelles d'Arménie

Pour le Congrès national arménien (HAK, opposition), la FRA est devenu l'alliée du régime afin de «maintenair sa modeste présence au Parlement grâce à la fraude et les ressources du gouvernement lors des élections parlementaires de l’année prochaine», indique Azatutyun. Les responsables du HAK accusent également le parti Dachnak de «fermer les yeux» sur les fraudes qui ont entaché le référendum constitutionnel du 6 décembre 2015. 

Le pouvoir de retour dans les bonnes grâces du FRA
La Fédération révolutionnaire arménienne, qui compte seulement cinq sièges au Parlement arménien (sur 131), milite notamment pour formuler des réclamations territoriales auprès de la Turquie. Ankara et Erevan n'entretiennent pas de relation diplomatique en raison de graves divergences sur la question des massacres d'Arméniens entre 1915 et 1917. Ankara nie que l'Empire ottoman ait alors organisé le massacre systématique de sa population arménienne et récuse le terme de «génocide». 

Un accord de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, signé le 10 octobre 2009 à Zurich, prévoyait notamment d'ouvrir la frontière entre les deux voisins. Mais aucun des Parlements des deux pays ne l'a ratifié. La signature de l'accord avait été contestée aussi bien en Arménie, notamment par la diaspora, qu'en Turquie.

«Le Dachnaktsoutioun (parti révolutionnaire historique), à l’origine de manifestations massives à Erevan, (estimait alors) que les deux protocoles (d’amitié et de bon voisinage) mèner(aient) irrémédiablement à faire de l’Arménie "un énième vilayet turc"». «Outre la crainte d’une ingérence de la Turquie, super puissance économique régionale, expliquait en 2009 la revue Regard sur l'Estces opposants au rapprochement dénon(çaient) la substitution d’une politique morale à visage humain (Moralpolitik) par une froide Realpolitik».  




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