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Après les interventions au Mali et en Somalie, des représailles jusque sur le sol français ?

Inquiétude grandissante pour les otages français détenus au Sahel après les interventions armées de Paris en Somalie et au Mali. Les appels au jihad anti-français se multiplient sur les sites islamistes, la vengeance des "fous de Dieu" pourrait viser les intérêts et ressortissants français en Afrique.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

L'intervention militaire de la France
au Mali aura des "conséquences" pour les citoyens français
dans le monde musulman, menace le groupe islamiste Ansar Dine. "Stoppez
votre assaut contre nous ou vous creuserez la tombe de vos propres enfants",

prévient le communiqué.

Quelques heures après l'échec du raid lancé en Somalie pour tenter de libérer
Denis Allex, les rebelles Shebab promettent eux des "conséquences
amères"
à la France.

Depuis plusieurs jours, les menaces
se multiplient. De nombreux forums jihadistes lancent des appels à frapper la France
et les intérêts français. Vendredi, un cyber-jihadiste surnommé "Abdul
Rahman bin Abdul Rahman" a demandé que l'on liste sur internet les
adresses des ambassades de France et des cibles potentielles.
Et en première ligne, il y a bien-sûr
les huit otages français (si l'on exclut Denis Allex, sans doute tué par ses ravisseurs) retenus au Sahel même si les menaces sur leur vie
existaient bien avant ces deux opérations militaires : "La vie de tous
les otages était en jeu hier, elle l'est aujourd'hui, elle le sera
demain",
a déclaré le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au
cours de son point de presse de samedi matin.

Blanc-seing pour le jihad

La menace
s'étend-elle au sol français ? "On sait que les islamistes présents
dans le Nord-Mali ont des relais en Europe, on en a démantelé une trentaine
depuis 2001",
explique sur France Info Jean-Charles Brisard,
spécialistes du terrorisme. À l'heure actuelle, ces organisations ne disposent
pas de bases opérationnelles dans l'Hexagone. Mais les menaces d'Aqmi et des
forums jihadistes constituent "une sorte de blanc-seing : si vous
pouvez faire quelque chose, où que vous soyez, faites-le. Et c'est cela qui est
dangereux",
confie à l'APF Louis Caprioli, le "monsieur
anti-terroriste" de l'ex-DST (DCRI) de 1998 à 2004.

Actuellement, le plan Vigipirate est activé au niveau "rouge". Il était passé pour la première fois au niveau "écarlate" en mars 2012, lors des tueries commises par Merah.

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