Après l'attentat contre les pasdarans
Les gardiens de la Révolution ont menacé lundi de représailles les services de renseignement américains et britanniquesLes gardiens de la Révolution ont menacé lundi de représailles les services de renseignement américains et britanniques
Un attentat suicide a frappé dimanche le corps d'élite iranien et fait 42 morts au total, selon la presse de Téhéran.
Les accusations iraniennes, rejetées par les Etats-Unis, risquent de peser sur le climat de la réunion sur le nucléaire prévue dans la journée à Vienne entre des responsables iraniens et occidentaux.
Selon les médias iraniens, l'attaque a été revendiquée par un groupe sunnite, les Jundollahs ("Soldats de Dieu").
Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières contre le puissant corps des pasdarans, l'un des piliers du régime de Téhéran qui a fait plusieurs dizaines de blessés. Celle-ci a eu lieu dans la ville de Sarbaz (sud-est de l'Iran), dans la province du Sistan-Baloutchistan, près de la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan.
Le kamikaze faisait partie d'un groupe d'artisans locaux avec lesquels une délégation de haut rang des gardiens de la Révolution était venue s'entretenir, en marge d'une conférence avec des dirigeants tribaux à Sarbaz. Les deux officiers tués sont le général Nourali Shoushtari, commandant en second des forces terrestres du corps d'élite, et le général Mohammadzadeh, commandant des gardiens dans la province du Sistan-Baloutchistan, selon Téhéran.
Les accusations de Téhéran
L'Iran a convoqué le chargé d'affaire pakistanais. "Le Pakistan n'est pas impliqué dans des activités terroristes (...). Nous nous battons pour éradiquer cette menace", a déclaré dimanche le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. De son côté, le premier ministre pakistanais, Syed Yusuf Raza Gilani, a fermement condamné cet "acte épouvantable de terrorisme ".
Les gardiens de la Révolution ont dénoncé le rôle d'"éléments étrangers" liés aux Etats-Unis dans cette attaque. La télévision d'Etat iranienne a mis en cause "une implication directe du gouvernement britannique (...) qui organise, aide et équipe des terroristes professionnels".
Quant au président du Parlement Ali Larijani, il s'en est pris aux Etats-Unis. "Nous considérons que les dernières actions terroristes résultent de l'action des Etats-Unis et montrent l'animosité américaine à l'égard de notre pays", a déclaré Ali Larijani. Barack "Obama avait dit qu'il tendait la main à l'Iran. Mais avec cette action, il a brûlé sa main", a ajouté le président du Parlement.
Le président russe Dmitri Medvedev a adressé une lettre à son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad pour lui proposer la coopération de Moscou contre le terrorisme et l'extrémisme, rapporte le Kremlin. "Nous sommes prêts à coopérer avec l'Iran pour contrer ces menaces", a-t-il écrit.
Les Jundollahs
Les Jundollahs, qui accusent le gouvernement chiite de discrimination contre la minorité sunnite, se sont signalés depuis près de cinq ans par plusieurs attentats sanglants dans la province du Sistan-Baloutchistan.Fondés en 2002, ils ont pris les armes en 2005 et ont conclu des alliances plus ou moins durables avec différents groupes ou organisations, comme les talibans ou les services secrets pakistanais (ISI). Téhéran les voit également comme des alliés du réseau Al Qaïda.
"La base des terroristes et des rebelles n'est pas en Iran . Ils ont été entraînés par l'Amérique et la Grande-Bretagne dans certains pays voisins", a déclaré le commandant des forces terrestres des Pasdaran, le général Mohammad Pakpour. Le quotidien pro-gouvernemental Kayhan a également accusé Israël, décrivant l'attentat comme un "nouveau crime" du Mossad, les services secrets israéliens.
Outre l'insurrection sunnite, la région est le théâtre d'un intense trafic de drogue (notamment le pavot afghan) contre lequel les autorités mènent une guerre sans pitié.
Réaction du Guide suprême de la République islamique d'Iran
Le Guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, a déclaré lundi que l'Iran punirait les "terroristes" responsables du double attentat. L'ayatollah Ali Khamenei, dont c'est la première réaction publique à l'attentat survenu dimanche dans le sud-est du pays, a ajouté que "les ennemis ne peuvent pas mettre à mal l'unité" de la nation iranienne.
Lire aussi:
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.