Ultime mandat pour un Raul Castro au bilan bien maigre
Raul, le frère de Fidel, avait commencé par un intérim en 2006. Président de la République de Cuba depuis 2008, le voici reconduit dans ses fonctions pour cinq ans. La jeune classe est priée d'attendre encore un peu, mais désormais, le successeur aux Castro a un nom: Miguel Diaz-Canel.
En politique, il ne faut jamais brûler les étapes. Encore moins lorsqu'il s'agit de grimper les marches d'un parti unique. La Havane vaut bien Pékin quant à la longévité de ses dirigeants, mais également quant aux risques de disgrâce qui émaillent le parcours d'un candidat à la charge suprême. A Cuba, une succession se prépare de longue date. Et cette nouvelle Assemblée nationale élue annonce le renouveau.
Le futur chef de l'Etat cubain a donc un nom et un visage: Miguel Diaz-Canel. Il est jeune, il va avoir 53 ans, il est désormais le premier vice-président du Conseil d'Etat, l'organe suprême de l'exécutif.
Autre rajeunissement sensible, Mercedes Lopez Acea, 48 ans, est également nommée vice-présidente.
Dernière ligne droite pour Raul
D'ici là, le pouvoir reste entre les mains vieillissantes de Raul Castro. A 81 ans, le frère de Fidel laisse pourtant entendre à certains journalistes qu'il n'ira pas forcément au bout de son mandat. Il se retirera peut-être, après avoir jugé de l'orthodoxie des jeunes pousses qui doivent lui succéder. Car cette génération n'aura pas la légitimité des révolutionnaires.
Dans son discours, Il a d'ailleurs rappelé qu'il n'était pas là pour détruire le socialisme. Il faut comprendre que la nouvelle génération de dirigeants ne conduira pas le pays à l'aventure non-marxiste: «Notre grande satisfaction, c'est d'être tranquille et confiant en remettant à la nouvelle génération la responsabilité de continuer à construire le socialisme.»
Quant aux réformes, elles se feront dans la douceur. Raul Castro a annoncé: pas plus de deux mandats et une limite d'âge pour les hautes fonctions de l'Etat.
Le bilan
Lors de son arrivée au pouvoir en 2006, certains médias prédisaient un futur difficile pour Raul Castro, écrasé par l'ombre de son frère, incapable d'assurer la transition du pouvoir. L'homme, jusqu'alors ministre des Armées, était jugé plus dur que Fidel.
A l'issue de son premier mandat, Raul Castro n'a pas transformé le pays. Il a juste légèrement désserré l'étau. L'Etat contrôle toujours 90% de l'économie. Deux monnaies sont toujours en circulation, le peso «national» et l'autre, équivalent au dollar. La liberté de circulation a été instaurée, mais le revenu moyen est si faible que les candidats au voyage ne sont pas nombreux.
Car, ce que Raul Castro a réussi en ouvrant le pays à la propriété privée et à la libre entreprise, c'est d'accroître les différences. Quant aux libertés politiques, le thème n'est pas près d'être abordé.
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