Jusqu’en 2010, conformément au droit du sol en vigueur dans le pays, les descendants d'Haïtiens nés en République dominicaine avaient la nationalité dominicaine. Mais un décret de 2013 a remis en cause cet acquis. Des milliers d’Haïtiens deviennent de facto apatrides.
De plus une nouvelle politique migratoire, taxée par ses détracteurs de xénophobe et de raciste a été mise mise en place par le gouvernement dominicain. Pour régulariser la situation de tous ces nouveaux «sans-papiers», une date butoir non négociable leur a été fixée au 17 juin 2015. Depuis, tous ceux qui n’ont pu le faire sont expulsés manu militari.
Sur les 450.000 Haïtiens vivant en République dominicaine, 250.000 n’aurait pas pu régulariser à temps leur situation, selon le Mouvement justice migratoire, qui regroupe des organisations de la communauté haïtienne et des syndicats. Ils ont alors été expulsés sans ménagement. Au 1er juillet, 31.225 Haïtiens étaient de retour dans leur pays, d’après les services dominicains.
Plusieurs d’entre eux ont trouvé refuge dans l'école communautaire de Fond-Bayard, dans la petite ville de Fond Parisien. Retourner un jour en République dominicaine est inenvisageable pour ces victimes du racisme au quotidien qui ne veulent plus être agressés.
Aujourd’hui, ils voudraient pouvoir vivre à Haïti, mais sans que la charité leur soit offerte. D’autant que les maigres dons de la communauté religieuse voisine de l’école et les distributions sporadiques de quelques ONG et des citoyens ne leur suffisent pas pour avoir une vie décente.
L’école n’a ni eau ni électricité. Aucun médecin n'est passé depuis deux semaines. Les enfants portent des vêtements sales et trop grands. Les nourrissons dorment à même le sol.
La journaliste Amélie Baron et le photographe Hector Retamal racontent…
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