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Primaires républicaines : ce que vous avez manqué depuis la dernière étape

Le Michigan et l'Arizona votent mardi pour choisir leur favori. Trois semaines se sont écoulées depuis le dernier scrutin. Trois semaines sans élection mais pas sans rebondissement.  

Article rédigé par Marion Solletty
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le candidat à l'investiture républicaine Rick Santorum lors d'un discours à Boise, dans l'Idaho (Etats-Unis), le 14 février 2012. (BRIAN LOSNESS / REUTERS)

C'est l'heure de la reprise pour les primaires républicaines. Après un mois de février où les scrutins étaient peu nombreux et d'importance réduite, le rythme s'accélère à nouveau. Mardi 28 février, les républicains de l'Arizona et du Michigan sont appelés aux urnes pour désigner le candidat qu'ils souhaitent voir affronter Barack Obama en novembre. 

Les deux primaires marquent le début du sprint vers le "Super Tuesday" du mardi 6 mars. Ce jour-là, dix Etats et plus de 400 délégués seront en jeu (il en faut 1 144 pour remporter la nomination à la présidentielle). Quatre candidats, Mitt Romney, Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul, sont toujours en lice, mais certains ont plus profité que d'autres de cette période de répit. Tour d'horizon des derniers rebondissements.

• L'ascension de Rick Santorum

Des idées très à droite de son parti, des finances plus que maigres, une campagne lancée avec les moyens du bord… Les analystes prédisaient à Rick Santorum une chute rapide après son coup d'éclat dans l'Iowa, la première manche des primaires républicaines qu'il remporte début janvier. L'ultra-conservateur, faussement débonnaire, a déjoué les pronostics. Rick Santorum n'est pas seulement devenu un candidat crédible, il est désormais le rival numéro un de Mitt Romney.

Après une baisse de régime mi-janvier, le candidat a bénéficié du retrait de Rick Perry, qui lui disputait le vote religieux. Mais c'est surtout sa triple-victoire surprise dans le Colorado, le Minnesota et le Missouri, le 7 février, qui l'a propulsé en tête de la course. Certes, le nombre de votants y était faible : environ 370 000 sympathisants républicains se sont déplacés pour ces trois scrutins cumulés contre plus de 1,6 million au cours de la seule primaire de Floride, remportée par Mitt Romney. Et l'enjeu limité : les primaires organisées dans ces Etats ne se convertissent pas automatiquement en délégués pour le gagnant. Mais la performance de Rick Santorum a tout de même changé la donne.

Pour l'aile conservatrice du parti, il est devenu la nouvelle alternative à Mitt Romney. Mieux : depuis mi-février, il le devance dans les sondages nationaux compilés par le site RealClearPolitics. Cependant, la position de Rick Santorum est encore fragile. Le candidat a montré des signes de faiblesse lors du dernier débat, le 22 février dans l'Arizona, où Mitt Romney a sévèrement attaqué son bilan de sénateur de Pennsylvanie, poste qu'il a occupé jusqu'en 2007. Il n'empêche : cette montée en puissance semble provoquer une certaine fébrilité chez son rival. Considéré comme le candidat le mieux préparé de la campagne, Mitt Romney a commis quelques faux-pas ces dernières semaines.

• Les gaffes de Mitt Romney

Depuis la polémique suscitée par la publication de sa feuille d'impôts, le multimillionnaire tente de faire oublier l'image de "candidat riche" qui lui colle à la peau. Las, il se tire régulièrement une balle dans le pied. Exemple le 1er février sur CNN : quelques heures après sa victoire en Floride, Mitt Romney tente d'expliquer que les difficultés des classes moyennes sont au cœur de ses préoccupations.

"Je ne suis pas inquiet pour les très pauvres. Nous avons un filet de sécurité [les aides sociales]. S'il a besoin d'être consolidé, je le consoliderai. Je ne suis pas inquiet pour les très riches, ils vont très bien. Je suis inquiet pour le cœur de l'Amérique, les 90, 95% d'Américains qui sont en difficulté en ce moment." Sa tirade maladroite a tôt fait d'être réduite à la première phrase : Mitt Romney l'a dit, il "n'est pas inquiet pour les très pauvres"

 

Rebelote vendredi 24 février à Detroit, dans le Michigan. Dans le berceau de l'industrie automobile, l'enfant du pays (Mitt Romney est né dans le Michigan, dont son père a été gouverneur) croit bien faire en affichant sa préférence pour les marques américaines traditionnelles. "Je conduis une Mustang et un pick-up Chevrolet. Ann [sa femme] conduit une paire de Cadillac." L'audience retient qu'à eux seuls, les époux Romney possèdent quatre voitures, dont deux luxueuses Cadillac (le modèle SRX Crossover d'Ann Romney coûte entre 35 000 et 55 000 dollars - entre 26 000 et 41 000 euros).

• La chute de Newt Gingrich

Affaibli mais toujours en selle, Mitt Romney peut au moins se consoler en regardant plonger la cote de Newt Gingrich. Triomphant après sa victoire en Caroline du Sud fin janvier, le candidat conservateur n'a cessé de chuter dans les sondages depuis. Il n'est crédité que d'environ 15% des voix au niveau national, à peine devant l'inusable Ron Paul, qui gravite autour de 10%, et loin de la barre des 30% autour desquels se situent Mitt Romney et Rick Santorum. Ce que Santorum a gagné, Gingrich l'a perdu, cédant bien malgré lui sa place à cet improbable rival.

Il attend peu des primaires dans l'Arizona et le Michigan, où il n'a effectué que quelques déplacements. Ce républicain qui s'adresse à la base traditionnelle du parti espère se refaire dans les Etats conservateurs lors du "Super Tuesday", surtout en Georgie, son fief électoral, qui compte le plus de délégués en jeu ce jour-là. Politicien tenace, Newt Gingrich se battra tant que ses ressources le lui permettront et que l'enjeu sera présent.

Ce qui peut durer encore un moment : la perspective d'une course ramassée dans le temps s'est depuis longtemps éloignée. En prenant en compte les délégués déjà attribués, représentés sur un graphique par le Washington Post, aucun candidat n'est en mesure de rassembler le nombre de délégués nécessaires à la nomination avant début avril. Si les résultats restent serrés dans les prochaines étapes, la course a de fortes chances de se prolonger jusqu'à au moins fin mai. Dans ces conditions, les candidats le savent, chaque bataille comptera.

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