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Pablo Neruda pourrait avoir été assassiné par le régime de Pinochet, reconnaît le Chili

Le Nobel de littérature a succombé à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s'exiler pour y diriger l'opposition au général Pinochet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Cliché non daté du poète chilien Pablo Neruda, mort le 23 septembre 1973. (INTERCONTINENTALE / AFP)

Quarante-deux ans après, le mystère de la mort de Pablo Neruda va peut-être enfin être levé. Dans un communiqué publié jeudi 5 novembre, le ministre de l'Intérieur chilien a reconnu que le célèbre poète n'était sans doute pas mort d'un cancer, mais qu'il avait pu être assassiné par le régime d'Augusto Pinochet.

Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire, le Prix Nobel de littérature a en effet succombé des suites d'un cancer de la prostate, douze jours après le coup d'Etat qui a renversé le président socialiste Salvador Allende. Mais, selon son chauffeur de l'époque, Pablo Neruda a succombé à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s'exiler pour y diriger l'opposition au général Pinochet.

Des staphylocoques dorés suspects vont être étudiés

"Il est possible, et même hautement probable, que l'intervention d'un tiers" soit responsable de la mort du Prix Nobel de littérature, indique le document du ministère de l'Intérieur, cité par le Guardian (article en anglais). Prudent, le ministre prévient tout de même qu'il faudra attendre les conclusions d'un groupe d'experts avant de connaître la vérité sur la disparition de Pablo Neruda.

L'examen réalisé en mai par des experts espagnols avait révélé la présence massive, dans ses restes, de trois types de protéines bactériennes, les deux premiers associés au cancer avancé de la prostate dont souffrait le poète et mentionné comme la cause officielle de sa mort.

Mais concernant le troisième groupe de bactéries, des staphylocoques dorés, les spécialistes avaient jugé "très difficile d'établir ou d'exclure la présence d'un processus infectieux aigu dans les dernières heures de la vie du poète", selon les autorités chiliennes. De nouveaux examens permettront de tirer au clair ce sujet.

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