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Mexique : les restes de l'un des 43 étudiants disparus en 2014 ont été identifiés

Ces restes avaient été retrouvés dans un ravin de la municipalité de Cocula (Mexique). Ils ont été envoyés cette année à l'Institut de génétique de l'université d'Innsbruck (Autriche).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des proches et camarades de classe des 43 étudiants d'Ayotzinapa disparus en 2014 manifestent à Iguala (Mexique), le 27 décembre 2019.  (CRISTIAN LEYVA / NURPHOTO / AFP)

Les restes de l'un des 43 étudiants mexicains disparus depuis septembre 2014 dans l'Etat de Guerrero (Mexique) ont été identifiés, a annoncé le procureur fédéral en charge de ce dossier, Omar Gomez, mardi 7 juillet. 

"Cela correspond à l'étudiant Christian Alfonso Rodríguez Telumbre, sans doute à un membre inférieur", a-t-il déclaré, en référence à l'un des six morceaux d'os trouvés dans le ravin de la Carnicería ("la boucherie"), dans la municipalité de Cocula, à une vingtaine de kilomètres d'Iguala où les étudiants avaient disparu. Ces restes, retrouvés en novembre 2019, avaient été envoyés cette année par le ministère public à l'Institut de génétique de l'université d'Innsbruck (Autriche). Il s'agit du deuxième étudiant identifié par l'institut autrichien, après Alexander Mora Venancio. "Le dossier est toujours en cours", a déclaré Omar Gomez.

Une version officielle très critiquée

Le ravin se trouve à 800 mètres de la décharge de Cocula, où les restes des 43 étudiants auraient été jetés après avoir été brûlés, selon la version officielle de l'administration de l'ancien président Enrique Peña Nieto. Mais cette enquête a été entachée de soupçons de corruption et abondamment critiquée. Arrivé au pouvoir fin 2018, le président Andres Manuel Lopez Obrador a promis de faire toute la lumière sur ce crime.

Ces étudiants ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014. Cette nuit-là, des dizaines d'étudiants d'Ayotzinapa s'étaient rendus à Iguala pour prendre des bus qu'ils voulaient utiliser pour des manifestations, et avaient été attaqués par des policiers municipaux sur ordre du maire. Selon la version officielle, ces policiers corrompus les avaient ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival et les aurait tués, avant d'incinérer leurs corps dans une décharge.

Mais des experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) ont remis en cause cette version dans un rapport publié en 2015. En 2018, un tribunal mexicain a ordonné de reprendre l'enquête et exigé la création d'une "commission de la vérité" après la plainte de personnes inculpées dans cette affaire.

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