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Après le meurtre de deux agents, la police de New York en colère contre son maire

Elle lui reproche d'avoir attisé le ressentiment de la population en dénonçant les violences policières, lors des affaires Eric Garner et Mike Brown.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des agents à l'endroit où a été commis le double meurtre de policiers, samedi 20 décembre 2014, à New York (Etats-Unis). (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Au lendemain de l'assassinat de deux agents, samedi 20 décembre, la police de New York est furieuse après son maire Bill de Blasio. Alors que l'agresseur, un jeune homme noir, avait promis de tuer des policiers pour venger Eric Garner et Mike Brown, les agents reprochent à l'élu d'avoir été trop bienveillant avec les manifestants lors des protestations pour dénoncer ces deux affaires et d'avoir nourri les haines. Fin novembre, Bill de Blasio avait raconté (en anglais) avoir lui-même des craintes pour son fils, qui est noir, en précisant que "pour beaucoup de nos familles, il y a de la peur [à cause de la police]".

Des policiers tournent le dos au maire de New York

Les deux policiers de 32 et 40 ans, Wenjian Liu et Rafael Ramos, ont été tués de sang froid dans leur voiture stationnée à Brooklyn. Avant de tirer sur sa petite amie, de tuer les policiers et de se suicider, Ismaaiyl Brinsley avait annoncé ses intentions sur le réseau social Instagram. "#Tuons la police, #RIPErivGardner #RIPMikeBrown", était-il écrit dans un message, en référence à Eric Garner, père de famille noir mort lors d'une interpellation musclée, et Mike Brown, adolescent noir tué par un policier à Ferguson.

Alors que les meurtres sont au plus bas depuis vingt ans à New York, ce double assassinat arrive au pire moment pour le maire démocrate de gauche, car ses relations sont déjà tendues avec la police. Certains policiers venus rendre hommage à leurs collègues lui ont ostensiblement tourné le dos, samedi soir à l'hôpital, comme le montre cette vidéo du New York Post (en anglais).

A la mi-décembre, déjà, des policiers avaient signé une pétition en ligne pour demander au maire de ne pas venir à leurs funérailles, s'ils mouraient dans l'exercice de leurs fonctions.

"Vous avez sur les mains le sang des policiers"

"Maire de Blasio, vous avez clairement sur les mains le sang de ces deux policiers", a même accusé Edward Mullins, président de l'association Sergeants Benevolent Association, qui revendique 11 000 membres, policiers actifs ou retraités new-yorkais. "Il y a du sang sur de nombreuses mains ce soir (...) Ce sang commence à la mairie, dans le bureau du maire", a également dénoncé Pat Lynch, président de la Patrolmen's Benevolent Association, qui revendique des dizaines de milliers de membres.

Des responsables politiques sont aussi montés au créneau. George Pataki, ancien gouverneur républicain de New York, a dénoncé "des actes de barbarie", selon lui "résultat prévisible de la rhétorique anti-police d'#ericholder [ministre américain de la Justice] et #mairedeblasio".

Ce dernier a regretté "une rhétorique enflammée qui divise et met en colère", dimanche, tandis que les familles Garner et Brown ont rejeté "toute forme de violence dirigée contre la police. C'est intolérable", ont-elles écrit dans un communiqué. "Nous devons travailler ensemble pour apporter la paix dans nos communautés".

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