Cet article date de plus de huit ans.
Lutte contre l’obésité: le Chili bannit Kinder surprise et Happy Meal
Le Chili vient de prendre une mesure spectaculaire pour lutter contre le surpoids de ses enfants. Les jouets associés à la nourriture ont tout simplement été interdits, et donc les articles où ils apparaissent. De nombreux pays mènent ainsi, avec plus ou moins de succès, des campagnes de sensibilisation contre l’obésité devenu le mal du siècle.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Adieu les Kinder surprises et les Happy Meals. Adieu figurines et micro jouets. A partir du 27 juin 2016, la loi chilienne interdit d’offrir un jouet avec un produit alimentaire. Ferrero devra retirer ses œufs en chocolat des points de vente. Quant à McDo', ce sera moins contraignant, il lui faudra juste supprimer le jouet et réinventer le Happy meal.
Mais au-delà du symbole des jouets et des multinationales, la loi chilienne revoit toute l’information sur la composition des aliments. 8000 produits sont concernés, et pas seulement les sodas et les sucreries. Graisses et sucres sont les premiers ennemis. L’idée est de démontrer par l’étiquette que l’aliment que l’on croit bon est en réalité rempli de sucres, de graisse. Il aura fallu cinq ans pour aboutir à cette loi.
Le Chili n’hésite pas à prendre une mesure sûrement impopulaire pour protéger sa jeunesse du surpoids. Au cours des dix dernières années, le diabète a explosé. 80% de nouveaux cas. Deux Chiliens sur trois, un tiers des enfants de moins de six ans sont en surpoids. Selon le quotidien espagnol El Pais, 5% de la population seulement s’alimente correctement.
La hausse du niveau de vie, la sédentarisation, le poids de la publicité contribuent à ces chiffres. La publicité justement sera interdite des programmes pour enfants à la télévision.
L’exemple péruvien
En juin 2013, l’adoption au Pérou d’une loi contre la «malbouffe», faisait grand bruit. Première du genre en Amérique latine (article payant), il s’agissait là aussi de réduire la consommation des sucreries, confiseries et autres sodas. Là encore, les enfants étaient le cœur de cible. Il fallait limiter la publicité concernant les produits alimentaires trop riches.
En fait, tous les pays sont touchés par l’obésité de leurs citoyens, victimes d’une sédentarisation en progression et d’une consommation excessive de produits alimentaires industriels, fabriqués par des grands groupes mondialisés. Une étude de la revue médicale The Lancet, publiée en 2014, avançait qu’une personne sur trois dans le monde est obèse ou en surpoids.
A Bicyclette
Tous les pays utilisent peu ou prou les mêmes recettes pour lutter contre l’obésité. Communication sur la composition des aliments, suppression de la publicité à destination des enfants et informations sur les bonnes habitudes alimentaires. L’activité physique est du reste fortement conseillée.
Et sur ce point les Pays-Bas ont une longueur d’avance, en raison de leur passion pour le vélo. Selon le site Carfree, en 2009, les Néerlandais effectuaient le quart de leurs déplacements à bicyclette. En comparaison, les Français n’assuraient que 5% de leurs déplacements à deux-roues. La pratique du vélo aux Pays-Bas est favorisée par une politique d’investissements dans les infrastructures qui s’élèvent à 500 millions d’euros par an. Résultat, le pays est dans le peloton de tête dans la lutte contre l’obésité.
Ne pas se tromper de cible
La Bolivie, elle aussi, semble avoir résisté à sa façon à la malbouffe.
En 2002, les huit restaurants McDo' de Bolivie avaient été contraints de fermer. A l’époque, les commentaires pointaient la résistance des habitants, qui préféraient leur cuisine locale aux hamburgers.
Mais le départ du géant américain n’était que provisoire. 13 ans plus tard, il faisait son retour, cette fois avec succès. Le directeur de la communication de la chambre de commerce de Santa Cruz s’enthousiasmait: «C’est une grande nouvelle pour toutes les personnes qui aiment ces sandwiches». Visiblement, le nationalisme alimentaire a vécu en Bolivie. Et sept nouveaux restaurants vont bientôt ouvrir.
Mais l’échec de l’enseigne américaine n’était pas uniquement dû à un manque d’appétence. Le menu McDo' confectionné à La Paz coûtait trois fois plus cher qu’un repas complet bolivien. Du reste, les établissements avaient été repris par Burger King, écrivait Géopolis en 2012.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.