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Le procès des «vols de la mort» durant la dictature argentine

Au cours d'un procès fleuve qui pourrait durer deux ans, l'Argentine poursuit son devoir de mémoire sur la dictature qui a sévi de 1976 à 1983. Il s'agit notamment de juger les pilotes qui ont participé aux «vols de la mort», au cours desquels des opposants étaient jetés à la mer.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Le procès des «vols de la mort» lors de la dictature argentine s'est ouvert le 28 novembre 2012. (AFP/Daniel Garcia)
Images AFP Vidéo, mises en ligne le 28 novembre 2012

Le 28 novembre 2012 s'est ouvert à Buenos Aires le procès de soixante-six militaires et de deux civils pour des crimes commis durant la dictature argentine.

Le volet le plus douloureux est sans doute celui des vols de la mort, au cours duquel comparaîtront huit pilotes. Des centaines d'opposants ont été drogués puis jetés vivants dans la mer depuis un avion. Une religieuse française, Léonie Duquet, en a été la victime, ainsi que trois des fondatrices du mouvement des Mères de la place de Mai. Leurs corps avaient été retrouvés sur une plage, et enterrés anonymement.

Parmi les prévenus se trouvent trois officiers de la Marine, déjà condamnés à la prison à vie lors d'un procès en 2011. Parmi eux, le tristement célèbre Alfredo Astiz: «l'ange blond de la mort» a été condamné par contumace en France en 1990 pour l'enlèvement de deux religieuses françaises.
 
L'ensemble du procès pourrait durer deux ans. C'est le plus important depuis l'annulation en 2003 de la loi d'amnistie. 800 affaires seront examinées et 900 témoins appelés à la barre. L'essentiel des affaires portent sur les tortures commises sur le site de l'Ecole supérieure de la Marine. 5.000 prisonniers sont passés par ces bâtiments, moins d'une centaine y a survécu.

La dictature argentine a poussé très loin la répression, provoquant la mort ou la disparition de 30.000 personnes.

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