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L'Argentine en proie aux pillages, en pleine grève de la police

Sept personnes sont mortes dans les scènes de saccage, entre lundi et mardi, dans le nord du pays. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un homme constate les dégâts après le saccage d'un magasin, le 9 décembre 2013, à Tucuman, dans le nord de l'Argentine.  (WALTER MONTEROS / AFP)

La tension est vive en Argentine. Sept personnes sont mortes au cours de pillages survenus dans le nord du pays, entre lundi 9 et mardi 10 décembre. Dans la province habituellement tranquille de Chaco, un cadre de la police qui tentait d'empêcher un groupe de mettre à sac un supermarché a été tué. Un jeune homme a aussi été poignardé à mort.

"La situation (dans la nuit de lundi à mardi) était totalement incontrôlée. On a évité un massacre de justesse", a déclaré le gouverneur du Chaco, décrivant une "situation chaotique". Si le calme est peu à peu revenu dans la journée, les autorités redoutent de nouveaux pillages à la nuit tombée. Explications. 

Dans quel contexte s'organisent ces saccages ? 

Les pillages, fréquents en Argentine, ont débuté une semaine auparavant, dans la ville industrielle de Cordoba (à 700 km de Buenos Aires), quand les policiers ont refusé de sortir des commissariats pour réclamer une augmentation de salaires.

Faute d'une présence policière suffisante, des pilleurs improvisés, souvent armés et venus des précaires favelas, ont alors dévalisé commerces et hypermarchés laissés sans surveillance. Tous les types de biens de consommation ont été dérobés dans les commerces, souvent de l'alcool et des vêtements, des téléviseurs et du matériel électronique. Le chef du cabinet de la présidence a affirmé que les pillages n'étaient "pas spontanés mais organisés". "Ce sont des groupes qui veulent provoquer le chaos et la panique", a-t-il ajouté.

Quelles régions sont touchées ? 

Jusqu'ici, les pillages ont frappé les provinces de Cordoba, d'Entre Rios, de Chaco, de Tucuman, de Jujuy et de Santa Fe. Un embryon de mobilisation a été rapidement contenu dans la province de Buenos Aires, la région autour de la capitale. 

Les habitants des villes où se sont déroulées les pillages étaient choqués après les scènes de panique et les tirs d'armes à feu. Au total, neuf personnes sont mortes en une semaine et une centaine de personnes blessées.

Cela va-t-il durer ? 

Le gouvernement a en tout cas prévenu les policiers grévistes qu'ils s'exposaient à des poursuites judiciaires s'ils ne reprenaient pas leurs fonctions. De son côté, le pape François, né en Argentine, a lancé un "appel à la paix", a indiqué l'archevêque de Cordoba, Carlos Nanez.

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